Micro Seiki DD7-DD40 Le sujet est résolu

[Knacki]

Micro Seiki fut une firme conçue en 1961 à la suite du départ d'employés de Nagaoka pour construire une firme plus spécialisée dans le haut de gamme. Trouver plus d'informations quand à la firme tient cependant d'une gageure, il y'en a mais c'est éparpillé et les liens qu'entretenait la compagnie avec Satin (compagnie habituée à l'humilité) n'aide pas.

La compagnie existe toujours en un sens, un peu comme Grace. Bon, je sais que j'ai beaucoup parlé de Victor mais c'est plus pour expliquer l'historique de la compagnie, plus tard, je ferais Matsuhita et Yamaha notamment. Je vais devoir en parler encore un peu plus car la base de la platine est une Victor, même si comme dans toutes les compagnies nippones "pas trop pro us", elles se soutiennent toutes et les puces sont notamment des Mitsubishi, etc, c'est tout un éco système.

La platine Micro Seiki dite DD-7 est sortie en 1977 il me semble, là, je n'ai pas grand chose pour étayer mes dires, je connais juste le prix de vente d'époque qui fut de 79000 yen à peu près. Elle fut sortie aussi sous la dénomination DD-40 à l'étranger mais avec des différences que j'expliquerais par la suite.

Elle est basée sur la TT-61 de Victor dont elle est une lointaine cousine alors que la dd-40 aura un système Matsuhita/Technics qui la fera fonctionner. Les deux plateaux et système stroboscopique seront cependant partagés ainsi que des élements du design, mais la mécanique et l'électronique interne sont complètement différents.

Les deux platines sont basées sur des principes simples : qualité d'écoute, promotion du bras ma-505 (il y'a une hoooooorde de bras pour platines disponibles au Japon à cette époque, ils adorent la multiplicité des marques là où nous cherchons seulement quelques marques refuges), fiabilité et durabilité donc simplicité de l'électronique. Pour Micro Seiki, la fiabilité est ce qui doit différencier la marque donc même leurs modèles à quartz auront une technologie plus simpliste pour éviter d'avoir des IC introuvables par la suite, même si le risque ne fut pas entièrement éliminé.

Micro Seiki est surtout célèbre pour ses platines à courroies, mais certaines des platines les plus prestigieuses de la marques sont à entrainement direct : Micro Seiki aime faire des plateaux lourds et les entrainements directs n'aiment pas vraiment cela : cela "bouffe" les roulements et la DD-100, modèle phare de la marque à entrainement direct proposera une option pour achat de roulement tout au long de sa carrière. Les plateaux plus légers à entrainement directs ne sont pas sujets à ce phénomène (mais ils ne font pas 5.2kg). Micro Seiki est présente sur tous les tableaux, toutes les gammes même s'ils travaillent surtout leur image de marque de luxe. Pour donner un équivalent, une DD7 vaudra le prix futur d'une bl-71.

Au niveau du son, des comparaisons entre une bl-91 et une dd40 ont notamment amenés un utilisateur à créer un socle spéciale pour adapter un ma505 mkIII sur la platine, et il interchange le bras sur les platines au fil des envies, il y'a donc pire comme référence et la dd7 est au dessus.

Déjà, la Micro-Seiki DD7 utilise le moteur des tt-61 qui est commun au tt-81 également, dans un branchement différent. De plus, la Micro Seiki va utiliser un aluminium à haute rigidité pour éliminer les résonnances possibles sur la platine. La cage inférieure présente sur les Victor est remplacée par une coque renforcée par exemple. La firme Micro Seiki va donc usiner elle-même ses pièces pour arriver à ses fins, et mettre en place un système de plateau réglé par stroboscope de manière très accessible. Je ne saurais dire comment est fait le plateau mais il ne résonne pas vraiment quand on joue avec, même si je sais que certains aiment mettre un isolant sonore sur l'arrête interne de leurs plateaux.

Contrairement à nombre de platines vinyles, les plinthes des platines Micro Seiki sont minutieusement étudiées (cela ne veut pas dire que les autres marques ne savent pas les faire, juste qu'il faut payer les modèles séparés pour y avoir accès) pour être rigide, on a donc ici accès une plinthe pleine, travaillée uniquement au accès pour le bras, les potentiomètres et boutons et la platine en elle-même. Par ailleurs, ces trous sont ensuite recouverts par une plaque en acier (on veut de la rigidité qu'on vous dit!). La plinthe a l'air d'être faite en agglomérée de qualité et les pieds sont en conçus avec une base en aluminium et un pied réglable protégé par un cache en plastique.

La plinthe est dotée de deux portes couvercles aux extrémités, en aluminium usiné et recouvert d'une bande de caoutchouc, pour permettre d'utiliser celui-ci sans subir de vibrations. Malheureusement, Micro Seiki est réputé pour être radin sur ses caches couvercles qui finissent en grande majorité par se casser au niveau des charnières. On pourrait plus penser que dans la philosophie de Micro Seiki, le couvercle est là pour protéger durant la livraison ou le transport du produit à domicile et ne sert à rien d'autre par la suite.

Le bras en lui-même est un MA-505 usiné dans une large base en fer forgé, ce n'est pas du plastique mais du métal bien lourd, on sent qu'ils ont voulu que les gens gardent la platine mais avec un nouveau bras ou empêcher d'avoir un ma-505 au rabais. La base permet une réduction des vibrations et apparemment Micro Seiki en a profiter pour apposer quelques améliorations sur le bras vu qu'il était d'origine sur la platine, cependant, je ne sais plus lesquelles. Le bras est basé sur un ma-505 MKI et une base custom permettra quand même l'usage du bras sur une autre platine mais celle-ci est déjà si bonne.

Au final, on a une bonne platine plutôt typée haut de gamme, sobre et simple, elle n'aura pas la technicité d'une yamaha gt-2000, ou autres mais elle aura la fiabilité pour elle et sera l'un des plus gros succès de la marque grâce à sa combinaison d'arguments très probants qui donnent un résultat sonore plus qu'excellent pour le prix. Elle est aussi la preuve qu'une platine n'a pas besoin d'avoir de gros plateaux pour bien sonner.



Je mettrais les photos et plus d'explications demain en éditant le poste.

[Knacki]

Ajout de photos :

La platine en elle-même : l'extérieur ne permet pas de différencier une DD7 d'une DD40. La plateau est en aluminium auquel est vissé un plastique rigide avec motifs pour pouvoir utiliser le stroboscope intégré à la platine.

Elle coûtait 75 000 yen en 1975, je ne sais pas combien elle pèse mais elle doit peser plus lourd qu'une DD40 vu qu'une DD40 dispose d'un moteur Technics bien que très performant au vu de son prix.

On enlève le plateau et on tombe sur une protection métallique et on voit que Micro Seiki a bien pris soin d'éliminer les résonnances internes avec un usage de matériaux bien rigides. Le plateau sur lequel est inscrit DD motor est une plaie à retirer : il est très bien usiné et rentre pile poil.

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Une fois retiré, on a accès au carénage du moteur et une partie de l'interne. On voit une cuve là encore bien rigide, bien travaillée. Le cache du moteur est en plastique assez dur mais il pourrait l'être plus.

Sans le cache, on voit l'inscription moteur et son matricule.

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Vu de près :

L'unité de contrôle du moteur. Très simple et donc facile à entretenir. La plinthe est en bois aggloméré de bonne qualité, bien dur et doté d'un beau placage.

Le Ma-505 est de type I sur celui-ci, avec un bloc dédié qui a l'air d'être en fonte, c'est pas de l'alu, c'est plus lourd, surtout la partie cachée où se connecte les ports RCA.

[Oupol]

Bonjour Knacki,
Chouette platine !

[Knacki]

Elle est chouette effectivement, j'ai gardé une vidéo de son écoute. Et pour les cellules mc, pas de problèmes. Le direct drive qui fait des interférences, ce genre de platine en rigole. Le seul défaut si je puis me permettre, ce serait au niveau des pieds qui mériteraient mieux.

Après, pour 75 000 yen, on avait quand même un bras haut de gamme, un très bon moteur, un système pensé pour contrer les résonnances et une belle plinthe et une direct drive sans soucis de roulement. Micro Seiki proposait des roulements de rechanges pour certaines de ses direct drives comme la DD-100. Cela venait aussi du matériau utilisé comme roulement, les direct drives suivantes (les ddl-150z, ddx 1000, etc...) n'eurent fort heureusement pas le même type de roulement.