Dual 502 Le sujet est résolu

[nimbus]

Bonjour,

C'est ma première présentation alors je vous demande votre indulgence et aussi de ne pas répondre tout de suite avant que j'ai finalisé cette présentation, le temps que je me familiarise avec les outils du forum (insertion de photos, liens...). Merci d'avance.
J'essaie de ne présenter que des appareils qui ne sont pas encore présents ici et qui, d'autre part, offrent un certain intérêt ce qui est le cas de cette petite (mais méritante) Dual 502 qui est sortie en 1975 ou 1976, donc encore de l'ère Steindinger. J'y reviendrai.

Cette platine et sa grande soeur la Dual 510 un peu mieux équipée (stroboscope lumineux, réglage pitch accessible sur le dessus, plus joli socle) était un modèle avec une mécanique simplifiée (entraînement à courroie, uniquement arrêt automatique, pas de changeur), accessible au niveau tarif et qui, aux dires de Dual, n'avait pas grand chose à envier en performances aux plus grandes de la marque.

[nimbus]

Sérieusement fabriquée, malgré un socle un peu cheap (cadre en agglo et fond plastique), son châssis en métal est bien suspendu et découplé du socle par 4 ressorts ; il est bien protégé contre l'effet larsen et le bras ne saute pas en cas de chocs (pas trop violents !) sur la table ou le sol.
Un peu plus ancienne que les CS 505 et 506, elle est d'une meilleure qualité de fabrication ; pour ce qui est de l'écoute, je n'ai pas comparé directement alors je ne saurais dire.
Quelques caractéristiques tirées du service manual :

Screenshot 2024-03-09 at 14-47-01 dual 502 service manuel.pdf.png (89.34 Kio) Vu 352 fois

L'exemplaire que j'ai est très propre et je n'ai eu à faire qu'un entretien classique (nettoyage, lubrification des paliers du moteur et du plateau, du mécanisme), retourner la pastille du fond de palier du moteur, repositionner les charnières de capot qui ne fermait pas correctement, polissage du capot, installation d'une cellule digne de ce nom (Shure M95ED).
J'ai aussi collé des plaque de bitume au fond du socle en plastique (pas certain que ça améliore sensiblement mais ça rassure !).

Qu'est-ce qui me fait dire que ce modèle est intéressant ? Déjà, elle est très sous-estimée et se trouve souvent à bas prix. Sa qualité de construction, malgré son poids plume, est très correcte avec ce qu'il faut où il faut, comme Dual savait le faire. Il n'y a pas d'électronique. Sa mécanique est assez simple (à courroie), sans tringlerie complexe et sujette à des pannes, comme sur les 100% automatiques ; ici on avance le bras pour la lancer et elle s'arrête automatiquement avec levée du bras en fin de disque, ce qui devrait satisfaire 90% des utilisateurs.
D'autre part, son porte-cellule accepte toutes les cellules classiques en montage 1/2 " (avec deux vis) ainsi que les "spéciales Dual" clipsées (photo à venir).

Si on examine ses caractéristiques (voir plus haut), on constate un faible taux de wow & flutter (0,09% en norme DIN, la plus sévère) et de très faibles coefficients de friction du bras (7 mg en vertical et 16 mg en horizontal). J'ai pu vérifier en posant 1/4 d'une feuille de papier à rouler (les cigarettes) sur la coquille et le bras fléchit bien, un léger souffle latéral suffit aussi à déplacer le bras en horizontal, tout cela sans jeu dans les pivots. J'en profite pour signaler le talon d'Achille de ce bras, qu'on retrouve aussi sur d'autres Dual, à savoir que la pièce circulaire qui encage les roulements peut parfois se fissurer et dans ce cas le bras est HS. Il faut regarder ici, la zone entourée en orange :

Si la partie cylindrique (cage du roulement) juste contre le réglage de VTF est fissurée, c'est mort !
Sur mon exemplaire, RAS. En principe, le phénomène de fissurage se produisait assez rapidement donc on peut supposer que si la pièce est intacte 40 ans plus tard il n'y aura pas de problème mais je ne suis sûr de rien.

[nimbus]

Ici le réglage de la vitesse se fait par une vis concentrique au centre de la poulie (il faut donc enlever le couvre-plateau) ; j'ai l'ai réglée avec un disque stroboscopique et une lampe halogène (à l'ancienne !) il y a deux ans et ça n'a pas bougé. La vitesse est très stable et il n'y a aucun wow audible sur des morceaux genre sonates pour piano.
Le silence de fonctionnement est impressionnant : l'oreille à 10 cm de la platine, on n'entends absolument aucun bruit !

Soyons indiscrets et regardons un peu sous ses jupes :
Il faut desserrer cette vis et la tirer vers la gauche pour sortie le plateau :

Le plateau en alliage (1,3 kg) :

Attention, la courroie doit avoir des bonnes dimensions si on veut qu'elle passe bien de 33 à 45 trs/mn. La plupart des courroies du commerce sont trop courtes et/ou trop épaisses. La bonne longueur de courroie c'est quand elle tient juste à peine serrée sur la poulie du plateau (comme sur la photo). Elle doit mesurer environ 56 cm de long (circonférence) non tendue et ne pas excéder 0,7 mm d'épaisseur (proche de 0,5 mm serait mieux). Les seules qui seraient, paraît-il, recommandables sont celles vendues par Dualfred et Thakker. Cela dit, si l'originale n'est pas cuite, gardez-la.

Sous le plateau :

Sous le châssis :

Le porte-cellule :

La poulie et le mécanisme de changement de vitesse :

[chartz]

Si la cage est fissurée on peut réparer.
Mais il faut trouver la pièce. Ma 731 avait ce problème.

[nimbus]

Comme tu dis, faut trouver la pièce et en bon état ! Mais pas de problème sur la mienne.

En action :

Cette Dual est installée dans un petit système secondaire, dans une chambre, et elle fait très bien le job avec un vrai confort d'utilisation. Elle ne va pas concurrencer des platines "de course" mais elle n'est pas ridicule non plus ; elle n'a pas le punch d'une Lenco L75 ou d'une SL1200 ni l'ampleur d'une Thorens TD 160 mais ce qu'elle fait, elle le fait bien sans réelle frustration et, à mon avis, mieux que beaucoup de platines milieu de gamme qui lui étaient contemporaines grâce à son silence de fonctionnement et à la qualité de son bras (un Dual).
Voilà. Aux modos de voir s'ils veulent l'indexer !

En situation :

P1010123.JPG (217.86 Kio) Vu 300 fois

P1010122.JPG (187.52 Kio) Vu 300 fois

[ptitducky]

Quand je vois le moteur et la mécanique, on est à des années lumière d'une 1019.

[nimbus]

Édition Modération :
@nimbus Citation inutile supprimée, merci de lire : ici

Certes, mais on ne peut pas comparer ce qui n'est pas comparable. Ici on a affaire à une belt drive à plateau léger sans changeur ni automatisme et on n'est plus dans les années 60's : presque 10 années se sont écoulées entre ces deux modèles. Je trouve du reste que le moteur est plutôt largement dimensionné pour une platine à courroie. Après, il est certain que les plateaux lourds ont d'autres arguments mais le poids ne fait pas tout.

[chartz]

La 502 descend de la 601 (automatique, elle), qui avait un plateau plus lourd, mais un moteur à peu près identique. Toutes ces platines Dual sont très bien. Après on peut préférer un galet ou un entraînement direct (1229, 701).

[Bottafoin]

Merci pour cette présentation. J’ai une 504 (de mémoire présentée ici) qui me donne toujours satisfaction comme ma Technics SL1700 et pourtant rien de comparable

[nimbus]

Cette série de Dual (502, 504, 510) est certainement un cran en dessous des meilleures de la marque mais elle a l'avantage de la simplicité ce qui, pour des produits qui ont plus de 45 ans, n'est pas négligeable. Tout le monde n'est pas électronicien ou mécanicien confirmé !
Un autre point qui a son importance et qui mérite d'être souligné : l'absence d'automatisme a permis une fixation bien rigide du pivot de bras sur le châssis (fixé par 3 vis).
Tout cela pour dire que cette petite platine, acquise au départ pour une installation secondaire, me plait beaucoup et qu'elle n'est pas près de repartir de la maison. Associée à une Shure M95ED qui convient parfaitement à son bras (c'était la monte d'origine sur la 510), le résultat est plus que correct. Il ne lui manque qu'un plus joli socle en bois, rien de rédhibitoire.