C'est ici le haut de gamme de la série 900 qui comporte en plus d'un tuner RDS "standard" une partie tuner DSR.
Modele de 1993, fabriqué en Allemagne.
Sa particularité est donc de pouvoir recevoir la DSR, donc avant de vous le présenter en détail, il me faut expliquer ce terme pour beaucoup inconnu.
Mais DSR, c'est quoi ?
L' acronyme de Digitales SatellitenRadio, en Allemand dans le texte, ou Digital Super Radio en Suisse. C'était un moyen de diffusion de la radio par satellite, et le premier système de radio numérique bien avant le DAB ou autre DVB-H.
Le DSR privilégiait avant tout la qualité du son, (puisque aucune méthode de compression n'était utilisé pour le transfert) avant le nombre de programmes.
Un peu d'histoire...
C'est Telefunken qui présente le premier récepteur DSR lors du salon HIFI-Video de 1982. Un projet-pilote de radio par câble est expérimenté en Allemagne deux ans plus tard. Ses conclusions amènent les autorités à retenir et développer officiellement ce système.
Le 24 aout 1989, la DRS est officiellement lancée en Allemagne à l'occasion de l'IFA de Berlin par le ministre fédéral des Postes, Christian Schwarz-Schilling.
Une première offre de 16 programmes est diffusé par les satellites DFS 1Kopernicus et TV SAT 2, ainsi que par le réseau câblé de la Deutsche Telekom, couvrant ainsi tout le pays. Elle est essentiellement composée de programmes crées par les radios régionales Allemandes (SWF, DLF, WDR...).
Les récepteurs :
2 types d'appareils étaient commercialisés : Ceux destinée à la réception directe par satellite, qui peuvent donc être connectés directement à une antenne parabolique, et ceux destinée à la réception par le câble.
Au départ, leur prix étaient très élevés : il fallait compter entre 500 et 1000 DM, en plus de l'antenne propre à ce mode de réception.
A la manière d'un poste RDS, le nom du programme reçu et son type pouvait être affichés.
Un taux d'échantillonnage de 32 kHz de transmission a été choisie car elle correspond à la fréquence d'échantillonnage convenue au niveau international pour les lignes de transmission de programmes sonores numériques.
Principalement, c'est Telefunken, Philips et Grundig et Sony qui ont produit des tuners DSR.
On a compté environs 150000 à 200000 récepteurs vendus.
En 1994, les programmes DSR ne sont plus diffusés sur le satellite TV SAT2 , puis des rumeurs d'arrêt de ce mode ont eu pour conséquence une très nette baisse des ventes, et un effondrement des prix des tuners, passant sous les 200 DM.
La fin de la DSR :
Le 16 janvier 1999 à 0:01, défile sur les récepteurs le texte suivant : "le service DSR est abandonné depuis le 15 janvier, comme annoncé précédemment. Vous pouvez obtenir plus d'information au numéro gratuit 0800..... "
Les raisons de cet arrêt sont triples :
Au niveau de l'utilisateur :
- Le prix prohibitif des récepteurs, ainsi que celui de l'équipement de réception nécessaire a cantonné ce système à une certaine « élite » sociale. La promotion de la radio par satellite est restée très faible auprès du grand public, tant de la part des constructeur que des diffuseurs, ce qui n'a rien arrangé.
- La DSR mettait en œuvre une antenne parabolique de 60cm de diamètre, et comme la diffusion se faisait (dans un premier temps en tout cas) sur 2 satellites, il était presque obligatoire de disposer d' une motorisation de cette dernière pour la réception de tout les programmes. Cela a dû dissuader plus d'un utilisateur, notamment ceux réfractaires à la technique (difficile également de trouver l'alignement exact de la parabole puisque aucun canal de télévision analogique, inexistant alors ne pouvait servir de guide par exemple).
- Pas d'évolution possible du standard (vers le surround 5.1 notamment).
Au niveau des radiodiffuseurs :
- Les programmes en DSR se devaient d'être de qualité : Musique classique, culture, débats... ce qui ne la rendait pas forcément très attrayante pour l'ensemble des auditeurs. Des canaux avaient été crées spécifiquement pour la DSR, il ne s'agissait pas simplement de « reprendre » la radio hertzienne habituelle.
- Le coût élevé de la diffusion sur ce mode
- l'organisation même de la radio en Allemagne, état fédéral où les décisions se prennent dans les différents « Länder » et non au niveau national, induisant des blocages politiques de toute sorte (pression de la télévision privée par satellite pour la libération des canaux entre autre)
Au niveau des opérateurs de diffusion :
- Comme ce système n'utilisait aucune compression numérique, elle employait une bande passante incroyablement large : Sur DFS1 Kopernicus, la DSR utilisait un transpondeur à elle seule, et sur son réseau câble, la Deutsche Telekom devait combiner 30 canaux de téléphonie numérique pour atteindre des vitesses de transmission allant de 8448 à 137472 kbit/sec.
Je ne veux pas entrer dans les détails techniques incompréhensibles et barbants, mais le signal était composé de blocs de 256 bits, dont 8bits d'identification-cadre, suivi par 4x 30 bits de fichiers musicaux, puis à nouveau 8 bits d'information complémentaires, et 4x30 bits de fichiers musicaux. Le tout à transférer à la seconde.
Par ailleurs, l'Allemagne cherchait à développer la télévision par satellite et par câble. Des pressions politiques, des menaces de ne pas reconduire les contrats, l'arrêt de la diffusion sur TVSAT 2 en 1994, ainsi que la privatisation de la Deutsche Telekom (disparition de soutiens financiers) ont fini de plomber la radio par satellite.
La fabrication des tuners a cessé vers 1995, de toute façon ils n'étaient plus vendus qu'à perte.A partir de 1998, la DSR n'a plus été transmise que par câble. A l'arrêt effectif de la diffusion, les télécoms Allemands proposaient aux derniers possesseurs de récepteurs un dédommagement financier. La Suisse, quand à elle transmettait 32 canaux en tout (son propre bouquet + le bouquet Allemand). Elle a gardé la DSR jusqu'en 2001 sous le nom DigitSuperRadio, mais là aussi uniquement par câble (via le câblo-opérateur Cablecom).
Voila pour la partie Histoire
Je l'ai eu dans un assez bon état en Allemagne, sale mais presque complet (manque juste la notice que j'ai en numérique) mais surtout avec l'antenne arrière et sa télécommande spécifique (que je n'avais jamais vu avant)
Comme d'habitude ouverture, démontage, lavage complet surtout de la face avant+boutons, polissage de l'écran...
Place aux photos
On ouvre :
