tout le monde !
"Ah! ... te voilà, toi !". Ces quelques mots cinglants, viennent se ficher dans le coeur de celles et ceux qui ont vécu l'épreuve de l'abandon d'un père qui a quitté le foyer pour aller séduire ailleurs.
Voilà ce qu'ils lui diraient. "Père prodigue" s'impose donc comme la chanson coup de poing de l'année et Georges Chelon, son créateur-interprète, séduit toutes les générations. Il confiera plus tard, que c'était son histoire.
Nous sommes en 1965, une année charnière ...
En France, la mode yéyé brûle ses dernières cartouches. Le rock prépare ses valises et Eddy Mitchell sent le vent tourner. Il prévient que "S'il n'en reste qu'un" (comprenez de rocker) il sera celui-là.
L'époque change. Elle sent la poudre et annonce les bouleversements musicaux de 1966 (phénomènes beatnick, hippie, Antoine, Dutronc, Polnareff) et la révolution de 1968. Mais nul ne le savait encore et l'on batifolait toujours.
Pour l'heure, de jeunes auteurs-compositeurs-interprètes, romantiques en diable, investissent un créneau déjà occupé par Salvatore Adamo, Leny Escudero ("Sylvie", "Pour une amourette") ou Alain Barrière.
Il y a ceux qui versent dans le larmoyant (Christophe "Aline", H. Vilard "Capri, c'est fini", Pascal Danel "La plage aux romantiques" / "Le Kilimandjaro"), ceux qui jouent aux spécialistes éclairés de la drague (Guy Mardel "N'avoue jamais") et enfin ceux qui suivent les traces des "4 B", Béart, Bécaud, Brassens, Brel.
Dans le lot, on trouve Jean-Claude Annoux qui fait appel "Aux jeunes loups" et Georges Chelon. Deux mêmes cris de la jeunesse, deux mêmes exigences de qualité niveau textes et musique.
Natif de Marseille, George Chelon découvre la guitare en 1964 et remporte un concours de chant organisé par Pathé Marconi. Il abandonne "Sciences Po" à Grenoble, au profit d'une carrière dans la chanson.
Un 33 tours paraît l'année suivante. "La rose des vents" concurrence "Père prodigue".
Il a 22 ans et chacun loue la maturité d'un jeune de cet âge là. La presse voit en lui le nouveau celui-ci, la réincarnation de celui-là et l'artiste quant à lui, voit sa carrière décoller à la vitesse du Concorde ... qui n'existe pas encore.
Son 2ème 30 cm est couronné du Prix de l'Académie de la Chanson Française et les succès s'enchaînent, "Prélude", "Comme on dit" (1966), "Morte saison", "Sampa" "Peut-être que peut-être" (1968) et d'autres encore.
La décennie suivante annonce le déclin. En 1973, il quitte Pathé Marconi pour Barclay/Meys, adopte un ton plus optimiste, change d'arrangeurs, dans l'optique de donner un coup de fouet salutaire à sa carrière. En vain.
Radios et télés le zappent. Ses fidèles s'en émeuvent mais rien n'y fait. Il sort toujours des disques, mais nul ne s'en soucie plus, hormis un socle d'airain composé de fans issus de tous les pays francophones et d'une foule d'anonymes qui répondent présent à chacun de ses concerts.
Tentatives de retour tous azimuts :
Il a (presque) tout chanté, (presque) tout essayé :
Brassens, la Seine, les chansons lestes, le jazz (1998 = album "on rêve, on rêve" avec Didier Lockwood) repris ses succès avec des orchestrations différentes, mis Charles Baudelaire et "Les fleurs du mal" en musique, dans sa version intégrale s'il vous plaît, soit 7 CD égrenés entre 2004 et 2008.
Malgré une trentaine d'albums originaux, l'engouement des premières années est définitivement perdu. Dommage ...
Alors, il renoue avec son passé et se greffe aux 2ème et 4ème saisons de la tournée "Age Tendre et Têtes de Bois", puis à celle de 2014. Mieux vaut ça qu'une morte saison ...
Distinctions :
Il a été nommé Chevalier des Arts et Lettres en 1985, puis Chevalier de l'Ordre National du Mérite en 2011.
J'étais encore jeune, mais j'aimais bien Georges Chelon. Alors, il y a quelques années, j'avais acheté ses deux premiers 33 tours réédités sur support CD, "Père prodigue" (regroupe 3 EP + 3 titres bonus) et "Morte saison" (regroupe 4 EP + 6 titres bonus) et m'en régale à chaque fois.
Et voici quelques extraits :
Père prodigue
Prélude (dans son jus de l'époque !)
Comme on dit
Morte saison en public (1967)
Crève misère
La rose des vents
Georges Chelon
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Re: Georges Chelon
Bonjour,
Georges Chelon est également auteur compositeur. Je suis souvent surpris en recherchant l'auteur de chansons en découvrant son nom.
Marc.
Georges Chelon est également auteur compositeur. Je suis souvent surpris en recherchant l'auteur de chansons en découvrant son nom.
Marc.
- itofa
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Re: Georges Chelon
Si les textes étaient ciselés, les arrangements et le bonhomme pas très sexy, ce qui l'a rendu ringard.
Alors vous me direz les arrangements de Brassens ou Brel, Ferrat n'étaient pas non plus des chefs-d'oeuvre
Oui mais eux, outre le talent, avaient un charisme et une présence que Chelon n'a jamais eu
Ceci explique peut-être cela
Alors vous me direz les arrangements de Brassens ou Brel, Ferrat n'étaient pas non plus des chefs-d'oeuvre
Oui mais eux, outre le talent, avaient un charisme et une présence que Chelon n'a jamais eu
Ceci explique peut-être cela
1er système : Micro Seiki - Marantz - McIntosh - Phase Linear - JBL 4344 MKII
2 ème système : Marantz - Onkyo - JBL L112
2 ème système : Marantz - Onkyo - JBL L112