Wagner
Posté : 17 juil. 2017, 19:17
Un sujet sur Wagner...
on pourrait en faire un forum à part entière, mais bon, un sujet pour présenter quelque peu l’œuvre et quelques gravures illustres...
Un peu d'histoire d'abord, pour bien comprendre. Wagner est né du vivant de Beethoven, l'année de la composition de la victoire de Wellington (1813), et est mort 70 années plus tard, en 1883. Pour situer, il est le contemporain parfait de Liszt (1811-1886), dont il épousera d'ailleurs la fille naturelle, Cosima, plus âgé que Brahms ou Brûckner, encore plus que Mahler. Il est également contemporain de Chopin, Schubert...
C'est donc l'âge d'or de la musique romantique allemande, et ce double qualificatif (romantique ET allemand) colle merveilleusement bien à Wagner, sans que cela suffise à le définir. C'est d'abord, au sens auquel l'entendent les américains, un "entertainer". Né 100 ans plus tard, il aurait sans doute enchaîné les superproductions super sérieuses à Hollywood. Il a fait avec les moyens d'expressions de son temps: le théâtre et la musique.
D'abord la vie de Wagner est largement connue, d'une part parce que de son vivant il a défrayé la chronique, déchaîné les critiques (celle de Nietzsche en particulier pour la plus célèbre) et provoqué les enthousiasmes (comme celui de son dernier protecteur, Louis II de Bavière), d'autre part parce qu'il a lui-même rédigé son autobiographie (Mein Leben - 1880)et qu'enfin, sa deuxième épiouse (Cosima, morte en 1930) a veillé à ce que son temple soit bien gardé...tout de lui est donc connu, la seule ambigüité restante étant celle de sa paternité...et d'un possible ascendance juive, paradoxe pour cet antisémite connu.
Si Wagner a composé un peu plus d'une centaine d’œuvres diverses, il est célèbre surtout pour les 10 opéras dits "de maturité", c'est à dire ceux qu'il n'a pas renié de son vivant:
- Le vaisseau Fantôme
- Tannhauser
- Lohengrin
- Tristan et Isolde
- Les maîtres chanteurs de Nuremberg
- La tétralogie (Un prologue et trois journées - 4 opéras en réalité)
- Parsifal.
Bien entendu, dans ces 10 opéras, la tétralogie EST le monument wagnérien par excellence, et il représente effectivement la mise en œuvre la plus complète de l'ensemble de ses conceptions tant scéniques que musicales, avec en particulier un usage particulièrement élaboré des leitmotiv (un par personnage, et quelques autres suivants les situations, avec des variantes, sans compter celui de la lance de Wotan etc...). Qui plus est, si ces 10 opéras font appels à de vieilles légendes germaniques, la tétralogie exclue toute référence explicite, voire implicite, au christianisme, en s'appuyant au contraire sur la mythologie nordique.
Wagner est en outre inséparable du festival de Bayreuth, parce que c'est lui-même qui a conçu le palais du festival, la salle de spectacle, avec un curieux dispositif où l'orchestre (important, même au regard des critères de l'époque) est situé sou un plancher.
Jusqu'en 1967, le festival de Bayreuth sera sous la direction artistique de la famille Wagner.
Le premier festival a eu lieu en 1876, avec pour la première fois, le "Ring" complet . Le festival a été dirigé par Wagner lui-même jusqu'à sa mort.
Après 1883, sa femme, Cosima, gardienne jalouse du temple, et son fils Siegfried, en assureront la direction jusqu'en 1930, date à la laquelle la belle fille de Wagner, Winnifred, par ailleurs nazie apparemment convaincue, en prendra les rênes. Le régime nazie nationalisera quasiment le festival en 1940, en réservant les représentations aux soldats blessés de retour du front jusqu'en 1944. L'été 1945, évidement, le festival n'a pas eu lieu.
Il est remarquable que jusqu'aux années 30, les décors et costumes créés à partir de 1876 sont restés quasiment inchangés.
Il existe quelques enregistrement en 78trs de cette époque (j'en ai aperçu un recueil RCA de 1927, avec des extraits d'opéras!)
Cette lourde compromission de la famille Wagner avec le régime nazi, l'utilisation par ce régime des opéras comme œuvre de propagande (mais Beethoven et Liszt, par exemple, ont été aussi amplement mis à contribution post mortem, le final des "préludes" de Liszt fournissant d'ailleurs son indicatif aux actualités de guerre allemandes) ont fait peser une lourde hypothèque sur le devenir du festival après guerre.
Toutefois, les petits fils de Wagner, Wieland et Wolfgang, réussissent à rouvrir le festival en 1951, avec une volonté de dépouillement des décors et mises en scènes, plus hiératiques. On l'appellera le "nouveau Bayreuth"
Ce sera le début d'une nouvelle aventure, qui sera également une aventure discographique!
A suivre...
on pourrait en faire un forum à part entière, mais bon, un sujet pour présenter quelque peu l’œuvre et quelques gravures illustres...
Un peu d'histoire d'abord, pour bien comprendre. Wagner est né du vivant de Beethoven, l'année de la composition de la victoire de Wellington (1813), et est mort 70 années plus tard, en 1883. Pour situer, il est le contemporain parfait de Liszt (1811-1886), dont il épousera d'ailleurs la fille naturelle, Cosima, plus âgé que Brahms ou Brûckner, encore plus que Mahler. Il est également contemporain de Chopin, Schubert...
C'est donc l'âge d'or de la musique romantique allemande, et ce double qualificatif (romantique ET allemand) colle merveilleusement bien à Wagner, sans que cela suffise à le définir. C'est d'abord, au sens auquel l'entendent les américains, un "entertainer". Né 100 ans plus tard, il aurait sans doute enchaîné les superproductions super sérieuses à Hollywood. Il a fait avec les moyens d'expressions de son temps: le théâtre et la musique.
D'abord la vie de Wagner est largement connue, d'une part parce que de son vivant il a défrayé la chronique, déchaîné les critiques (celle de Nietzsche en particulier pour la plus célèbre) et provoqué les enthousiasmes (comme celui de son dernier protecteur, Louis II de Bavière), d'autre part parce qu'il a lui-même rédigé son autobiographie (Mein Leben - 1880)et qu'enfin, sa deuxième épiouse (Cosima, morte en 1930) a veillé à ce que son temple soit bien gardé...tout de lui est donc connu, la seule ambigüité restante étant celle de sa paternité...et d'un possible ascendance juive, paradoxe pour cet antisémite connu.
Si Wagner a composé un peu plus d'une centaine d’œuvres diverses, il est célèbre surtout pour les 10 opéras dits "de maturité", c'est à dire ceux qu'il n'a pas renié de son vivant:
- Le vaisseau Fantôme
- Tannhauser
- Lohengrin
- Tristan et Isolde
- Les maîtres chanteurs de Nuremberg
- La tétralogie (Un prologue et trois journées - 4 opéras en réalité)
- Parsifal.
Bien entendu, dans ces 10 opéras, la tétralogie EST le monument wagnérien par excellence, et il représente effectivement la mise en œuvre la plus complète de l'ensemble de ses conceptions tant scéniques que musicales, avec en particulier un usage particulièrement élaboré des leitmotiv (un par personnage, et quelques autres suivants les situations, avec des variantes, sans compter celui de la lance de Wotan etc...). Qui plus est, si ces 10 opéras font appels à de vieilles légendes germaniques, la tétralogie exclue toute référence explicite, voire implicite, au christianisme, en s'appuyant au contraire sur la mythologie nordique.
Wagner est en outre inséparable du festival de Bayreuth, parce que c'est lui-même qui a conçu le palais du festival, la salle de spectacle, avec un curieux dispositif où l'orchestre (important, même au regard des critères de l'époque) est situé sou un plancher.
Jusqu'en 1967, le festival de Bayreuth sera sous la direction artistique de la famille Wagner.
Le premier festival a eu lieu en 1876, avec pour la première fois, le "Ring" complet . Le festival a été dirigé par Wagner lui-même jusqu'à sa mort.
Après 1883, sa femme, Cosima, gardienne jalouse du temple, et son fils Siegfried, en assureront la direction jusqu'en 1930, date à la laquelle la belle fille de Wagner, Winnifred, par ailleurs nazie apparemment convaincue, en prendra les rênes. Le régime nazie nationalisera quasiment le festival en 1940, en réservant les représentations aux soldats blessés de retour du front jusqu'en 1944. L'été 1945, évidement, le festival n'a pas eu lieu.
Il est remarquable que jusqu'aux années 30, les décors et costumes créés à partir de 1876 sont restés quasiment inchangés.
Il existe quelques enregistrement en 78trs de cette époque (j'en ai aperçu un recueil RCA de 1927, avec des extraits d'opéras!)
Cette lourde compromission de la famille Wagner avec le régime nazi, l'utilisation par ce régime des opéras comme œuvre de propagande (mais Beethoven et Liszt, par exemple, ont été aussi amplement mis à contribution post mortem, le final des "préludes" de Liszt fournissant d'ailleurs son indicatif aux actualités de guerre allemandes) ont fait peser une lourde hypothèque sur le devenir du festival après guerre.
Toutefois, les petits fils de Wagner, Wieland et Wolfgang, réussissent à rouvrir le festival en 1951, avec une volonté de dépouillement des décors et mises en scènes, plus hiératiques. On l'appellera le "nouveau Bayreuth"
Ce sera le début d'une nouvelle aventure, qui sera également une aventure discographique!
A suivre...