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Message par Grievousangel » 20 sept. 2017, 17:32

C'est vrai qu'en France on l'a un peu oublié, alors qu'Outre-Manche il est devenu un monument national (anobli le 11 octobre 2016) et qu'il poursuit aux States une carrière exemplaire.
Il ne faut pas oublier qu'au début des années 1970, Sir Roderick David Stewart était énorme, il jouait dans la cour des plus grand au milieu des Bowie, Bolan, Jagger, Townshend et autres. En plus il menait 2 carrières de front : en solo et comme chanteur des Faces.

Si il y a un album de Rod the Mod qui a tourné sur ma platine, c'est bien celui-ci :

rs-eptas.jpg
rs-eptas.jpg (134.15 Kio) Vu 4937 fois

Every Picture tells a Story
Référence : LP Mercury 6398 002 Juillet 1971


Titres :

A1 Every Picture Tells a Story 5:58
A2 Seems Like a Long Time 4:00
A3 That's All Right 6:02
A4 Tomorrow Is Such a Long Time 3:44

B1 Maggie May 5:46
B2 Mandolin Wind 5:32
B3 (I Know) I'm Losing You 5:22
B4 Reason to Believe 4:07

Son troisième album pour le label Mercury après les fantastiques The Rod Stewart Album et Gasoline Alley. Avec ce disque Roderick atteint les sommets, et en ce début d'été 71, nul doute, le tiercé gagnant est Stones, Who, Rod Stewart ...

Every Picture tells a Story est superbe, tant par sa pochette que par son contenu : 8 morceaux variés, rien à jeter.
Un album monumental, imaginez seulement la surprise des kids en découvrant ce rock si particulier, morceau après morceau, que du bon, ici en vrac :
on démarre par le morceau éponyme Every Picture Tells a Story, également le morceau de bravoure ... Une reprise de Elvis Presley, That's alright Mama transcendée ici par la voix éraillée du Mod ... Le tube de l'album Maggie May où le lad nous raconte sa relation tumultueuse et truculente avec une personne du double de son âge, alors 17 ans ... La reprise soul obligatoire, ici (I Know) I'm Losing You des Temptations ... Et toutes ces ballades belles à pleurer ... Seems Like a Long Time, Tomorrow Is Such a Long Time signé Bob Dylan, l'idole de Rod, Mandolin Windet Reason to Believe ... Ah, les boums de l'époque !!!

Every Picture Tells A Story


Seems Like a Long Time


That's alright Mama


Tomorrow Is Such a Long Time


Maggie May


Mandolin Wind


(I Know) I'm losing You


Reason To Believe
Robert

Il vaut mieux qu'il pleuve aujourd'hui plutôt qu'un jour où il fait beau.

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Message par Texas Rangers » 24 oct. 2017, 18:42

:-H

Ce soir, ma platine tourne sur de belles romances chantées par le groupe américain Lettermen dans son album intitulé « With love from the Lettermen », sorti en 1977.
mon LP des Lettermen.jpg
mon LP des Lettermen.jpg (7.79 Kio) Vu 4893 fois
Comment dire … C’est un trio qui sait conjuguer harmonies vocales et environnement musical ouaté, un ensemble parfait pour une fin de soirée au coin du feu.

Une définition de leur style ?

Doo wop oui et non, variété pop peut-être, soul feutrée oui parfois, ces Lettermen là (il y en avait plusieurs en circulation !) savent brouiller les pistes, puisque leur LP contient par exemple « Walk on by », une composition de Burt Bacharach (paroles de Hal David) destinée à Dionne Warwick qui en fera un classique en 1964.
Ils reprennent également « Venus », non celle de Shocking Blue mais l’autre, celle invoquée par le chanteur américain Frankie Avalon en 1959. La chanson connaîtra un succès mondial et fera l’objet d’innombrables reprises.

Qui sont ces Lettermen ?

Il s’agit d’un trio de chanteurs américains formé à Las Vegas en 1959, qui a (notamment) classé plus de trente albums au Billboard , 11 disques d’or et des distinctions à foison.

Ils ne sont que trois, mais ont « foutu » un tel bazar dans la valse des personnels, qu’on pourrait aisément croire qu’ils étaient 10 !
Disons, pour fixer les choses, qu’autour de Tony Butala (le fondateur du groupe), il y avait, au plus fort de leur renommée, Bob Engemann et Jim Pike.

Signés par Capitol, the Lettermen alignent les hits avec une régularité de métronome, souvent des reprises d'ailleurs.
Citons « The way you look tonight » (1961), « When I fall in love » (1962), “Theme from a summer place” (musique du film “A summer place” – 1959 -), “Goin’ out of my head” / “Can’t take my eyes off you” (1967), etc ... jusqu’à leur dernier succès en single, “John Lennon’s love” paru en 1971.
Les Lettermen sont (semble-t-il) toujours actifs.

Comment les as-tu connus Texas ?

Bah, tout bêtement grâce à une compilation rock ( !?) des années 50/60.
Il y avait là « What I did for love », « Evergreen » et « Come back Silly girl », que j’avais beaucoup appréciés.
Maintenant, pour être honnête, je dois avouer que jamais je n’aurais acheté ce 30 cm au prix fort.
C’est bien parce qu’il traînait dans le bac d’un soldeur « généraliste » (car faisant aussi dans le PQ, les bassines et les produits de beauté bas de gamme), que je l’avais acquis.
Aujourd’hui, je ne le regrette pas. Dernièrement encore, sa diffusion en sourdine avait charmé deux couples d’amis qui étaient venu prendre l’apéro.

Caractéristiques :
Label : Pickwick (printed in USA)
Le vinyle : si la pochette en carton rigide « impressionne », la galette quant à elle se situe dans la moyenne (poids), mais supporte les écoutes et les années.
La gravure en elle-même et les rendus sonores ne souffrent aucune critique.

Les titres :

Face A :
1 – Sherry don’t go

2 – I only have eyes for you
[youtube]https://www.youtube.com/results?search_ ... s+for+you+[/youtube]
3 – Walk on by

4 – Warm

5 – When summer end
s


Face B :
1 – Softly, as I leave you

2 – Secret love

3 – Venus

4 – A song for young love



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Message par Texas Rangers » 02 nov. 2017, 20:14

:-H vous toutes et tous !

Ce soir, je me verse une tasse de rockabilly via MATCHBOX, la formation anglaise de rock and roll dont je vous avais présenté le 1er album dans l'ancien forum.
Créé en 1971 autour de Iain "Houndog" Terry, Fred Poke, Jimmy Redhead et Wiffle Smith, le premier album de Matchbox réunissait :

- Wiffle Smith (chant),
- Steve Bloomfield (lead, rythm & steel guitar, backing vocals, auteur-compositeur et très discret leader),
- Rusty Lupton (piano et guitare acoustique),
- Fred Poke (bass guitar & backing vocals),
- Bob Burgos (drums),
mon LP de matchbox riders in the sky.jpg
mon LP de matchbox riders in the sky.jpg (14.02 Kio) Vu 4870 fois
Quelques extraits pour se rafraîchir la mémoire :

"It don't take but a few minutes"

"Please don't touch"

"(Ghost) riders in the sky"


Les Matchbox enregistrent donc ce premier album à Haarlem (label Rockhouse) chez les Bataves en novembre 1976.
Les compositions de Steve Bloomfield voisinent avec les reprises de Chuck Berry ("It don't take but a few minutes"), de Gene Vincent ("Race with the devil" - composé par Sheriff Texas Davis qui a déjà le méga tube "Be- bop- a -lula" sur la conscience), de Conway Twitty ("It's only make believe") ou de Johnny Kidd ("Please don't touch") pour ne citer que ceux là.
Les instrumentaux ont également droit de cité, comme le célèbre "(Ghost) Riders in the sky" qui donne son titre au 30 cm.

Les Matchbox acquièrent une légitimité méritée auprès des vieux rockers comme des jeunes teddy boys et ce disque a aujourd'hui encore valeur de référence.

En 1978, Matchbox sort le 30 cm "Settin' the woods on fire" qui sert de mise en bouche avant la refonte totale. En effet, le chanteur Wiffle Smith a été remplacé par le charismatique Graham Fenton. Le succès est moindre.

Mais la roue tourne et les appétits s'aiguisent :

Un an plus tard, il ne reste plus grand chose de la formation initiale. Steve Bloomfield ne se contente apparemment plus du marché de niche qu'occupe son groupe. Certes, la niche est grande, car tout comme la Hollande et les pays du nord de l'Europe, la Grande Bretagne dispose d'un abondant vivier de jeunes teddy boys que stimulent les vieux rockers bananés, mais S. Bloomfield vise un public carrément mondial et s'en donne les moyens.
Le départ du chanteur Wiffle Smith, était annonciateur de celui de Rusty Lupton qui ira jouer du piano derrière Chuck Berry.
Bob Burgos cèdera ses fûts à Jimmy Redhead. Il profitera de son temps libre pour filer de salutaires coups de ... baguettes à Freddie Fingers Lee ou Charlie Gracie.
Il ne reste plus que le bassiste Fred Poke et Steve Bloomfield évidemment qui recrute Gordon Scott comme guitariste de soutien.

Un son enrichi, une puissance accrue ... :-musique

Le son du Matchbox nouveau s'enrichit grâce à de talentueux invités tels Ronnie Asprey (saxes), Richard Myhill (piano), Joe Rush (washboard, percussions), Mike Pigott (violon) ou Ricky Cool (harmonica). L'ancien Matchbox faisait dans le petit artisanat, là nous entrons dans l'ère industrielle.

Au service d'une stratégie de conquête avec la parution du 3ème album que j'écoute en ce moment :
matchbox rockabilly rebel.jpg
matchbox rockabilly rebel.jpg (61.11 Kio) Vu 4870 fois
Le credo du Matchbox relooké s'appelle Rockabilly avec tout l'attirail vestimentaire qui va avec. Toutefois, il prend soin de ne pas s'enfermer à double tours dans le genre comme leurs copains de Crazy Cavan ou les Riot Rockers restés attachés au skiffle. Non, eux sont plus malins que ça :
Pour élargir l'audience, il faut élargir le répertoire, plaire à tout le monde. Aussi, "Seventeen", le succès de Boyd Bennett, habillé de swing et nimbé de jazz, lorgne clairement vers Bill Haley, tandis que "Tell me how" de Buddy Holly est chargé de maintenir et le cap et la flamme du souvenir. Mais pourquoi diable pousser le mimétisme jusqu'à contrefaire sa voix ?
Bien sûr, Steve Bloomfield y a ajouté ses propres compositions, comme le terrifiant "Hurricane", mais l'hymne de toute une jeunesse est une autre de ses compositions : "Rockabilly rebel".
Ce titre va hisser Matchbox au pinacle, grillant la politesse à Crazy Cavan & the Rythm Rockers. Nous sommes en 1979 et "Rockabilly rebel" ouvre les hostilités sur ce 3ème LP qui va devenir culte.
Bloomfiled inscrira un autre hit un an plus tard : "Midnite dynamos". Puis, les reprises de "When you ask about love" (gros tube des Crickets, qui furent les accompagnateurs de Buddy Holly) et "Over the rainbow" les conforteront sur le trône.
Albums, changements de line-up, retrouvailles, tournées européennes, les Matchbox sont toujours dans le circuit.

Ces remarques façon coups de griffes, ne doivent pas faire oublier que cet album des Matchbox est une vraie petite merveille !!!

Et le voici, in extenso : :-B

Face A :
1 - Rockabilly rebel

2 - Buzz buzz a diddle it

3 - Seventeen

4 - Tell me how

5 - Hurricane

6 - Everybody needs a little love


Face B :

1 - Rockin' at the Ritz

2 - Hi-Fly woman

3 - Love is going out of fashion (superbe !!!!)

4 - Poor boy

5 - Lord Mr. Ford

6 - Black slacks


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Message par Texas Rangers » 06 nov. 2017, 18:38

:-H


Aujourd’hui, j’ai posé sur la platine un 30 cm depuis longtemps délaissé au fond de ma discothèque. Sa pochette rappelle celle de l’album « In the court of the Crimson King » de King Crimson, dessinée par Barry Godber. :-siffle

Quel groupe d’abord ?

Celui formé par Phil Alvin (vocals, guitar, harmonica), Dave Alvin (lead guitar), Joan Bazz … (bass !), Bill Baterman (drums) et Gene Taylor (piano).
Il s’appelle les BLASTERS (Clockwise).
Lee Allen et Steve Berlin (saxos) sont les invités permanents.
premier 30 cm des blasters.jpg
premier 30 cm des blasters.jpg (43.75 Kio) Vu 4848 fois
Le groupe a été formé en 1979 par les frères Alvin après, dit la légende, qu'ils aient vu et entendu Tom Waits. :-gratte

Pour faire quoi ?

Du rock and roll. Mais attention, là c’est du lourd :-ft . Retour en 1981 ....
Ils sont américains, font partie de la « scène montante » de Los Angeles, et leur engagement se situe aux antipodes des concurrents britanniques qui tentent de recréer la fabuleuse époque des fifties en ressuscitant Johnny Kidd ou Lonnie Donegan.

La musique se situe un cran au-dessus et ailleurs. Ce 33 tours éponyme paraît en 1982 et ceci explique cela : nous sommes en pleine fièvre nostalgique et les sujets de sa Très Gracieuse Majesté occupent le créneau via Crazy Cavan, Rocky Sharpe, Shakin’ Stevens et consorts.
Nous, on twiste grave sur les Forbans, Billy, les Costars, les Alligators, Jesse Garon, les Vagabonds, Victor Leed, etc … et tous les chevaux de retour qui se rappellent à notre bon souvenir.

Quand les ricains débarquent, c’est d’abord avec les Stray Cats de Brian Setzer. D’autres chats de gouttière ceints de la bannière étoilée viennent miauler, mais en élargissant le propos. Ce fut le cas des Blasters.

Et leur propos lorgne du côté de Rockpile, le groupe fondé par Dave Edmunds, chanteur, guitariste, auteur-compositeur et producteur Gallois, ex membre du trio Love Sculpture.
L’esprit pub-rock mâtiné de power-pop est donc aussi caressé, le rockabilly n’étant qu’une influence parmi d’autres (ex : « American music »).

Et les autres sont à chercher un peu partout, notamment du côté de la Louisiane et de son rythm’n’ blues chaloupé.

Dans Rock & Folk, le chroniqueur Michka Assayas avait cette formule très pertinente :
« Ce disque est, d’abord, un des très rares albums à soutenir un passage sans interruption au cours d’une party ».
Ou encore :
« Enumérons les mérites des Blasters : un très bon compositeur, Danny Alvin, une sorte de John Fogerty avec la facture mais sans le génie, un chanteur à qui on a interdit, avant l’âge de 12 ans, d’écouter autre chose que Fats Domino et une rythmique qui a travaillé dur … etc … ».

Et, comme on se retrouve ( !), le saxophoniste Lee Allen a joué avec les Stray Cats ouais ouais !!! La boucle est bouclée. La perfide Albion accuse le coup.

En effet, comme le souligne M. Assayas, les Blasters sonnent comme Creedence, mais ils ne les égalent pas. Exécutants de classe supérieure, leurs compos présentent une sorte de « rigueur académique » qui, à mon avis, éteint toute flamme de génie. Si « Sweet hitch-hiker » (album « Mardi Gras » de Creedence) s’impose de facto comme un chef d’œuvre à la gloire des auto-stoppeurs, le « Marie, Marie » créé par les Blasters fait danser, s’apprécie, s’écoute, se réécoute, mais ne déclenche pas le même enthousiasme. "Marie Marie' sera popularisé en Europe par Shakin' Stevens, l'ex leader des Sunsets dont je vous avais parlé. Les Forbans en assumeront la version française dans leur premier 30 cm.

La petite touche génie ne s’invente pas, elle est innée.

Carrière de l’album et du groupe par la suite :

Titré aussi « American Music », cet album enregistré en 1981 et paru l’année suivante, fait une entrée remarquée dans les charts US, soutenu par des critiques en tous points élogieuses. Il faut le savoir : les Blasters ont été les chouchous de la presse musicale.
Ainsi, le magazine « Time » le classe dans le top ten des 10 meilleurs 30 cm de l’année, tandis que le Billboard lui réserve une enviable 36ème place.

Rolling Stone se montre intarissable quant aux qualités du groupe, de l’album, des influences, considérant aussi que le batteur Bill Bateman est le moteur dont l’exubérance des Blasters avait besoin.
Vu l’ampleur du succès rencontré par ce premier LP, le petit label indépendant Slash Disc est contraint d’en confier la distribution mondiale au géant Warner Bros. Records.

Je confie le mot de la fin à Michka Assayas qui disait dans sa chronique :
« Jamais le rock and roll américain, touché ici de plein fouet par la new wave, ne s’était autant approché de l’esprit du pub-rock ». »

Les Blasters se sépareront au cours des années 80. Ils se reformeront en 1994. Plus d’une dizaine d’albums sont à leur actif, dont plusieurs « Best of » et « live ».

Conclusion :

Fans de psychobilly, de métal (hurlant ou non), de rock and roll, de country-rock, de rythm’n’blues, de soul, des Cramps, etc …, les Blasters ne peuvent vous laisser indifférents.
Ça fait 35 ans que j’entends « Ah ouais, super ce groupe, waouhhh … tu nous l’avais caché çui-là » avec, en prime, la pochette ornée de sa grande gueule qui passe de mains en mains.
Alors, si le cœur vous en dit, arrêtez vous ici.
Cette phrase n’est pas de moi. Extraite d’une chanson de Gilles Dreu, je trouve qu’elle s’adapte encore bien au propos.

Allez, maintenant place au contenu de ce disque :

Face A :

1 – Marie Marie

2 – No other girl

3 – I’m shakin’

4 – Border radio

5 – American music

6 – So long baby, goodbye


Face B :

1 – Hollywood bed

2 – Never no more blues

3 – This is it

4 – Highway 61 (version de Dave Alvin solo - celle de l'album est inconnue de YouTube)

5 – I love you so

6 – Stop the clock (en live pour changer un peu)



Bon, on parle de pub-rock, de Rockpile tout ça, mais un petit extrait vaut toujours mieux qu'un long discours.
"Teacher teacher" de 1980 :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=9OKtuaW ... 1AD7EAD466[/youtube]

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Message par Texas Rangers » 07 nov. 2017, 19:56

:-H à toutes et tous, ô peuple combien aimé ... :-J

Ce soir résonne la 1ère oeuvre en solo de John Fogerty, ex leader de Creedence Clearwater Revival, qui, en 1973, s'est métamorphosé en un groupe nommé Blue Ridge Rangers au sein duquel il joue de la guitare, du banjo, du violon, de la basse de la batterie et de tout un tas d'autres choses. Il est quitte de s'engueuler avec quelqu'un ce coup ci, puisqu'il est tout seul. :lol:
the-blue-ridge-rangers-front-cover-11886.jpg
the-blue-ridge-rangers-front-cover-11886.jpg (15.52 Kio) Vu 4832 fois
Rapide flash back :

En 1972, Creedence Clearwater Revival est réduit à un trio d'où émergent deux contestataires qui submergent un leader exténué, essoré, écoeuré : John Fogerty.
Leur contrat avec Fantasy court toujours et les frères ennemis lui doivent disques et concerts.
L'album "Mardi Gras" marque la fin des haricots pour le CCR. Pour moi, c'est un bon album. John Fogerty est d'un avis contraire, considérant que cet essai, entrepris sous la bannière démocratique et paritaire a en fait accouché d'une vraie m... :-ho

Il faut dire que John Fogerty est également en pétard contre le PDG du label. Il se trouve dans une situation ubuesque. En effet, tandis qu'il défend auprès de lui le bout de gras de ses compagnons (Doug Clifford et Stu Cook), ceux-ci le débinent. Finalement, John se débine au sens pratique, laissant les deux zozos se dém...

Aussi, des groupes et des contrariétés qui se mangent avec, il en est repu. Et puis, il n'a plus envie d'être la vache à lait de Fantasy. Mais il leur doit un album, le contrat est sans ambiguïté là-dessus. Alors, John Fogerty va la jouer fine :

OK pour le 30 cm, mais aucune clause ne l'oblige à fournir des compositions originales. En conséquence, il compte jouer un mauvais tour au patron du label en lui infligeant 12 reprises de standards éculés, archi connus, qu'il agrémente à sa sauce. Mais, quiconque a goûté la sauce de John Cameron Fogerty, sait qu'elle transforme n'importe quel brouet en un met raffiné et délicat. Lui, reste dubitatif quant au succès de cet opus.

Le disque paraît en avril et les radios (autres que françaises ...) diffusent abondamment "Jambalaya", le 1er single qui en est extrait. Il atteindra la 16ème place du Billboard et fera une très honorable carrière dans le reste du monde, au même titre que le second 45 tours "Hearts of stone" (36 ème).

Pourtant, les critiques prédisent un avenir musical sombre pour J. Fogerty. Ces "madame Irma" échafaudent le raisonnement suivant : "On ne peut courir un marathon au rythme d'un 60 mètres. Fogerty a concentré toute son énergie créatrice sur 3 années. Il a tout composé, tout dirigé. Là, il est complètement cramé, c'est pour ça qu'il enregistre des reprises, n'a plus de jus, la source est tarie".

L'avenir contredira ces augures, mais, pour l'heure les moqueries fusent : "il est fou", "c'est un mégalo", "de toute façon, il a toujours voulu tout faire tout seul", etc ...
Bon, soyons francs : l'ombre de Creedence Clearwater Revival a beaucoup contribué au succès du 33 tours, même si les premières pochettes ne font pas expressément mention de John Fogerty (au verso, tout en bas, figure juste "arranged and produced by John Fogerty").

Le disque par lui-même :

John Fogerty le reconnaîtra bien plus tard, tout faire tout seul a été une connerie et il l'a regrettée. Il est vrai qu'à l'écoute des titres, on se prend à rêver d'un Stu Cook à la basse, d'un Doug Clifford aux tambours et, pour faire bonne mesure, d'un grand frère Tom à la gratte rythmique et à l'harmonica, why not ?

Ça manque ça ... et le son en pâtit, évidemment, logiquement, fatalement.
C'est comme en automobile. Certains constructeurs fabriquent eux-mêmes leurs autoradios, ne sous-traitent même pas. Ils sont forcément de qualité moindre niveau conception/sonorité et ne peuvent être décemment comparés aux appareils conçus par les spécialistes, ceux dont c'est le métier exclusif.

Mais, à l'époque, John préférait être seul que mal accompagné. Ça ne se discute pas. Chapitre musique, ben, vous allez rire, ce disque tient la rampe. Les années l'ont anobli, lui ont conféré une sorte de statut de "Best of".
On y trouve du country & western traditionnel, un calypso/sud gospel, "Working on a building" (chanson d'origine incertaine - Caraïbes ? -, entrée dans le patrimoine de la chanson américaine, dont la légende dit que BB King l'avait apprise lorsqu'il chantait dans les rues), du vrai Gospel ("Have thine own way, Lord", "Somewhere listening for my name"), un non moins authentique rythm'n'blues créé en 1954, aussi dur que la pierre ("Hearts of stone"), etc ...

Bref, en un mot comme en mille, voilà un 30 cm dont les choix musicaux évitent les embûches liées au "mono style", s'écartant allègrement des sentiers country, pour se laisser griser par diverses influences. Hétérogène sur le papier, cette façon de procéder est drôlement homogène sur vinyle.

Enfin, alors que John Fogerty semblait naguère (très naguère !!) peu convaincu par cette expérience, "vlà t'i pas" qu'il nous pond un second volume en 2009, baptisé "The Blue Ridge Rangers rides again". Mais il est nettement moins bon, hélas.

Allez, place au full album les amis !!! (nota : le 13ème titre, "Ricochet" ne figure pas sur le 30 cm)


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Message par Texas Rangers » 09 nov. 2017, 15:29

:-H :-H

Alors qu'en ce début des eighties les groupes de rockabilly sortaient de terre à la vitesse grand V, les places au soleil furent vite occupées par des "artistes" en carton-pâte hâtivement créés par des labels qui les considéraient comme des produits de grande consommation à connotation rétro. Jetables donc ... mais recyclables si besoin.

Dans cette jungle de mecs "aux ordres" qui auraient tout aussi bien pu s'intégrer dans le disco d'ascenseur ou les chansons à boire, d'aucuns l'ont jouée fine, s'engageant dans un créneau qui n'est pas à la portée du premier rocker venu.

C'est le cas des Stargazers, six individus qui enregistrent en 1982 un disque chez Epic. Des originaux associés à des reprises qui versent dans le rock'n'groove, mêlant swing, rock and roll tendance Bill Haley et groove bien sûr, comme cela se pratiquait aux States au début des années 50. Réminiscences d'Andrews Sisters, de Louis Prima, Prima Donna, "Pretty Senorita", "Perdito" dans ma "Caravan" with my "True love", 13 titres qui défilent comme des comètes, les Comètes de Bill Haley justement.
Et comme on parle de comets, de Halley mais pas de Bill et pas non plus de la bataille de Hastings, venons en à la pochette délicieusement kitch, qui immortalise ces années là, ces années où les débuts de la conquête spatiale nous faisaient tous rêver. J'étais encore très jeune, mais les images oniriques de cette époque restent ancrées dans les brumes de ma mémoire.
L'album en question s'appelle "Watch this space" . La gravure de la pochette comme celle des sillons du vinyle respectent les codes en vigueur au cours de la période considérée.
mon album des stargazers.jpg
mon album des stargazers.jpg (128.51 Kio) Vu 4820 fois
Alors, je ne vais pas faire le malin. J'avais vu le 33 tours à la F..C en décembre 1982. Il coûtait 50,00 francs (le prix est encore dessus). Six gugusses habillés comme des chanteurs de doo wop, doivent forcément chanter du doo wop. Logique, puisque par ailleurs tous les vieux de la vieille refaisaient surface tels les Mystics, Randy & ses arcs en ciel, les Capri's ... Rien n'était donc fini et ces Stargazers là devaient assurément suivre le mouvement.

Et hop, sitôt pensé, sitôt acheté. Las ... la déception fut inversement proportionnelle à mes attentes ! ... le 30 cm prit illico la direction du purgatoire de ma discothèque.

Quelques années plus tard, au hasard d'une inspection discographique, je tombe nez à nez avec ce disque. Sans grande conviction, je le pose sur la platine et vaque à autre chose. Bruit de fond ira très bien ...
Au bout de 5 minutes, je ne vaquais plus à rien et restais scotché devant le tourne-disque. Sont-ce les réglages, ma bonne humeur ou, tout simplement, la paire d'oeillères auditives que je venais d'enlever, toujours est-il que j'ai redécouvert l'album et l'ai enfin apprécié à sa juste valeur.

Et ben on est content pour toi Texas. Mais c'est qui ces Stars qui ont du gaz à tous les étages ?

Le groupe se forme en 1981, sous la houlette de Ricky Lee Brawn (drums) et Peter Davenport (guitare). "Groove, baby groove" et la reprise de "Hey Marie", le vieux tube de Louis Prima constituent leurs plus grands succès discographiques après 6 albums et une dissolution en 1983.

Les Stargazers se plaçaient à l'opposé des Teddy Boys et du rockabilly agressif véhiculé par des groupes comme Crazy Cavan. Eux se voulaient plus authentiques, plus "50's". Et là, votre serviteur décroche : comment pouvaient-ils être plus "50's" que les vieux de la vieille de Crazy Cavan dont la montre s'était arrêtée en 1957 ?

Bref, la blague est invariablement la même et peut faire bâiller comme disait Corneille. Reformation, parcours avorté, carrière(s) solo(s), création d'un autre groupe qui ressemble (c.f. The Four Chaps), les Stargazers maintes fois remaniés et leurs dérivés s'en allèrent rejoindre l'oubli par sauts de puce successifs.

Les titres de l'album :

1 - Tossin' and turnin
'
2 - Hey Marie

3 - Swingin' Aye

4 - Marcel mania

5 - Walking the chalki line

6 - Hey there you

7 - Perfido/Caravan



Et l'on tourne la galette :

b]1 - Groove, baby groove

2 - Follow your heart

3 - Pretty Senorita

4 - Spin that 45

5 - True love

6 - Rocketship to the moon[/b][/color][/b]

verso de l'album watch this space.jpg
verso de l'album watch this space.jpg (162.42 Kio) Vu 4820 fois

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Message par Texas Rangers » 27 nov. 2017, 20:00

:-H à toutes et tous !!!
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En 1972, après avoir expérimenté la coopérative musicale participative au sein de laquelle il n'y a plus ni ouvriers ni patron mais que des camarades créateurs et interprètes qui gomment toute individualisme décadent, John Cameron Fogerty, ex leader de Creedence Clearwater Revival qui avait été sommé de quitter ses fonctions, jette l'éponge après l'album "Mardi Gras" qui annonçait en fait l'ère des vaches maigres. Il laisse les deux autres zigotos se dém...

Saul Zaentz le PDG de Fantasy Records sait bien que la fête est finie. S'il croit en l'avenir solitaire de John Fogerty, qui, pour l'heure, lui fait la gueule pour des histoires de royalties, il reste on ne peut plus dubitatif sur celui du batteur Doug Clifford qui se sent soudain pousser des ailes, après ses prestations sur l'album "Mardi Gras".

Il faut dire que Saul Zaentz sait de quoi il parle. Dès l'acquisition du label en 1967, il s'était aperçu que quelque chose ne tournait pas rond au sein des Golliwogs dont Tom Fogerty était le leader. Non pas que le groupe fut mauvais, mais il était plan-plan. Sauf lorsque le petit frère John prenait les choses en mains ou, à tout le moins, qu'il participait activement à l'écriture et à la composition.

Il n'y avait donc aucune raison logique pour que l'aventure en solo de Tom Fogerty changeât la donne. Lui, croyait à ses chances. A l'instar d'un Van Morrison en rupture de Them, il se voyait peut-être en "barde visionnaire" promenant ses compositions au fil d'albums attendus comme le Saint Graal, épaulé musicalement par des potes fidèles, dévoués comme Merl Saunders, Jerry Garcia et sa clique du Grateful Dead.

S. Saentz laissait faire. Toujours mieux que rien après tout. De toute façon, il a une idée derrière la tête, un plan stratégique, une offensive militaire.
Il signe donc Doug Clifford, qui passe du statut de simple batteur à celui d'auteur- compositeur-interprète ... et batteur aussi tant qu'à faire!

Voyons donc : nous avons trois fantassins qui avancent armés dans la jungle des charts (John Fogerty, Tom Fogerty, Doug Clifford). Il faut leur dégager le terrain. Pour ce faire, Saul Saentz envoie une flotte de bombardiers sous forme de "Best of" et "live" des Creedence Clearwater Revival.

Si ces derniers se vendent très bien, les productions de Tom Fogerty sont à la peine. Et que dire de ce 33 tours sobrement intitulé Doug Cosmo Clifford ?
Et bien que l'intéressé semblait déjà se voir en haut de l'affiche. L'avait peur de rien le père Doug ! :o

En premier lieu, il se dote d'une équipe de musiciens prestigieux :

- D'abord "y a" lui : drums, lead vocals.
- Stu Cook (ex bassiste de Creedence) tient la guitare rythmique
- Donald "Duck" Dunn : bass (les Creedence étaient potes avec Booker T & the MG's)
- Judiyaba : celio
- John Mingo Lewis : maracas, conga
- John McFee : guitar, steel guitar
- Steve Miller : piano
- Armando Peraza : bongos, guitas

Et puis, il y a une horde de cuivres les plus divers au sein de Tower of Power Horn Section, censé faire chauffer les turbines.
Ajoutons, à tout ce beau monde, 4 choristes et vous avez le menu complet, plus le plateau de fromages + les desserts variés + le café et la goutte qui se boit avec.

Ensuite, au niveau des compos, c'est la même modestie qui guide les pas de Doug Clifford. Sur les 11 titres du LP, huit sont de sa plume. Nous reste donc 3 reprises et non des moindres :

- "I'm a man" du Spencer Davis Group
- "She's about a mover" de Doug Sham
- "Daydream" des Lovin' Spoonful


Photographié en gros plan pour les besoins du disque, le batteur surdoué de Creedence pensait que son jour de gloire allait arriver. Las, le 33 tours ne connaîtra qu'un modeste succès d'estime et Doug Clifford rejoindra bien vite l'arrière de la scène, derrière ses tambours et surtout derrière les vedettes.

Plus tard, dans une interview, il reconnaîtra que cette expérience sur vinyle n'était peut-être pas ce qu'il avait fait de mieux, avouant au passage qu'il n'était pas un chanteur. Ce n'est pas une excuse : Ringo Starr chantait comme une casserole ébréchée et avait "beaucoup of blues" . Cela ne l'a pas empêché de mener une très honorable carrière.

Non, ce qu'il aurait aimé par dessus tout le père Doug, c'était de produire des artistes dans son studio et de battre la mesure de temps à autre sur leurs disques.

A la conquête du vinyle inutile :

Alors ce 30 cm, finalement à quoi ressemble-t-il ?
Ben, Doug Clifford tape de tous les côtés. Il y a du rythm 'n 'blues early years, parfois mâtiné de rock comme "Swingin' in a hammock", parfois inspiré funk, de la country mitonnée à la sauce californienne et un zeste folk rock à l'instar de la reprise de "Daydream".
Il chante bien, là n'est pas le problème. Bon, ce n'est pas Joe Cocker non plus. Pourtant, c'est mieux foutu que beaucoup d'autres. Alors, que manque-t-il ?
:-nos
Bah, un supplément d'âme, une étincelle de génie, ce petit truc indéfinissable qui vous rend addict. Là, on reste d'autant plus sur sa faim, que les musiciens,excellents au demeurant, jouent sans vraie conviction.
Vous savez pourquoi ? Parce qu'il leur manque un leader.

Tout est là et tous s'en rendront compte plus tard, mais trop tard. Avant sa disparition, Tom Fogerty disait qu'il aurait bien voulu que Creedence se reforme. Sa chanson "Joyful Resurrection" interprétée avec Doug Clifford et Stu Cook, en formule le souhait.
Désormais hostiles à la révolution prolétarienne, Doug et Stu nourrissaient le même rêve.

Voici le titre en question, Creedencien en diable ! (John Fogerty est à la guitare solo mais pas avec eux dans le studio :-siffle )



Les titres du 33 tours de Doug Clifford :

Face A :
1 - "Latin Music" — 3:11

2 - "Regret It (For the Rest of Your Life)" — 2:23

3 - "Guitars, Drums, and Girls" — 2:07

4 - "I'm a Man" (Jimmy Miller, Steve Winwood) — 2:25

5 - "She's About a Mover" (Doug Sahm) — 2:27

6 - "I Just Want to Cry" — 2:48



Face B :
1 -"Get Your Raise" — 2:31

2 -"Daydream" (John Sebastian) — 2:10

3 -"Take a Train" — 2:06

4 -"Death Machine" — 2:23

5 -"Swingin' in a Hammock" — 2:52

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Re: Plus près des étoiles ...

Message par Grievousangel » 27 nov. 2017, 20:27

:-H Texas,

Merci pour ce Cosmo à côté duquel j'étais passé ...
J'avais bien suivi les efforts solo de la fratrie Fogerty plus des collaborations au sein d'autres groupes mais n'avais jamais écouté Doug Clifford en solo ... :-App
Robert

Il vaut mieux qu'il pleuve aujourd'hui plutôt qu'un jour où il fait beau.

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Re: Plus près des étoiles ...

Message par Texas Rangers » 30 nov. 2017, 20:24

:-H

C’était en Espagne, à Barcelone, à Burgos ou ailleurs, je ne sais plus. Tout ce dont je me rappelle, c’est de l’immensité de ce magasin où disques, appareils et matériels pour les écouter s’étalent à perte de vue.
Dans l’entresol, des rayonnages exposent ce CD de John Fogerty. Un prix affiché en rouge attire mon regard et mon portefeuille : 5 €.
De quoi, une nouveauté de John Fogerty bradée à 5 euros ? C’est jour de fête ici ?
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Il y a forcément un loup, une entourloupe. Et de repenser à ces 33 tours d’antan vendus « à pas cher », dont la pochette exhibait fièrement les Animals, les Stones ou les Beatles.
Ne faisant pas gaffe, t’achetais le LP en toute bonne foi. :-A
Arrivé à la maison, tu t’apercevais que t’avais mal regardé : si le répertoire était effectivement celui des Animals, des Stones ou des Beatles dont le portrait occupait toute la pochette, ses interprètes eux, étaient d’illustres inconnus, dont le nom était écrit en petits caractères.

Exemple concret : mon 30 cm intitulé « After the Beatles » (label Président) qui regroupe « My sweet Lord », « Back off Boogaloo », « Another day », etc …, que chantent et jouent les Pimlico People. Z’en avez entendu parler vous de ces mecs là ?
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Mais revenons à nos moutons : c’était au printemps 2008. Y avait un bail que je ne collectionnais plus les œuvres en solo de John Fogerty et j’avoue que c’est le prix qui m’a fait franchir le pas.

La pochette ressemble à celle du 30 cm des Blue Ridge Rangers dont je vous avais récemment parlé. Même fond d’écran sombre, mêmes ombres chinoises, mais ce coup-ci c’est la couleur orange qui prévaut.
« John Fogerty Revival ». Ainsi, lui aussi a la nostalgie. Clin d’œil aux Creedence Clearwater qui ne revivaleront plus jamais, clin d’oeil à ce John Fogerty d’antan, qui ne cherchait pas de midi à 14 heures pour tenter de plaire à ceux qui, de toute façon, quelles que soient ses compos ambitieuses et ses contorsions psyché ou underground, ne l’auraient pas plus estimé pour autant. (c.f. l'ambitieux LP « Pendulum » en 1970).

« John Fogerty Revival » renoue avec la simplicité de “Bad moon rising”, de “Proud Mary”, de « Lodi » (c.f. :
« Gueslinger », « Broken down cowboy ») mais ne dédaigne pas non plus s’aventurer sur les terres bluesy , dans les senteurs moites de “Bayou Country” ou de « Willy & the Poor Boys »(c.f. : « Creedence Song », ou le sauvage, le reptilien, le menaçant et très rock and rollien « Long dark night » ou encore le bluesy en diable « Summer of love » dont les soli sont plus Ten Years After que nature).
Et puis « River is waiting » évoque à nouveau ces histoires d’eau et de cours d’eau auxquelles John nous avait habitués dès le début (« Walkin’ on the water », « Green River », Have you ever seen the rain », etc …) mais ici l’atmosphère louisianaise est prégnante.
« Natural thing » fait du Tony Joe White façon Tony Joe White. C’est bien simple, on dirait du Tony Joe chanté en duo avec Fogerty. Même l’orgue Hammond se tient en embuscade pour tromper l’auditeur au premier riff de guitare.

Ne dit-on pas que les vieux se mettent souvent à radoter ? John Fogerty le confirme avec “It ain’t right” qui prétend être le fruit des amours coupables entre “Travelin’ Band” et « Ooby dooby » emprunté à Roy Orbison pour les besoins de l’album « Cosmo’s Factory ».

Et puis, « I can’t take it no more » démarre ensuite en trombe et l’on se dit que l’on a déjà entendu ça à quelque part. On dirait du réchauffé, du très bon réchauffé, mais du réchauffé quand même !


Eureka ! C’est la version de « Keep a knockin’” par Little Richard en 1957.



A force d’avoir été comparé à ce grand fou de petit Richard, John Fogerty s’est fendu d’un plagiat doublé d’une imitation :-gratte .

L’affaire se termine comme Creedence l’avait commencée en 1968. Sur du blues rock aux riffs de guitares ciselés, aiguisés, tranchants comme des lames de rasoir, prêts à tailler dans le vif.

Pourtant, l’affaire commençait tranquillou, sur un mid tempo, façon country rock, une guitare reconnaissable entre toutes rythmant « don’t you wish, it was true », dont beaucoup ont dû se dire que John leur refaisait un « Mardi Gras ».

Passons à l’emballage de ce disque :

Bah, il vaut les 5 euros. Couverture en carton, réceptacle en plastique qui ne s’ouvre pas complètement, et puis c’est tout. Pas de livret, pas d’explications, encore moins d’énumération de contributeur(s), non, rien, nada.
On saura juste que le disque a été arrangé et produit par John Fogerty et qu’il date de 2007.

Mais ne boudez pas votre plaisir, don’t think twice it’s allright my friend, John Fogerty is back, alleluia !!!

Et vous savez quoi ? Je me régale à nouveau !! :-S :-S

Et pour quelques explications de plus glanées dans la presse musicale (Rolling Stone, Rock & Folk) :

Classé 11ème meilleur album de 2007 (sur 50) par le magazine Rolling Stone, « Revival » est le 7ème album solo de John Fogerty et a connu un vif succès dès sa sortie.
« Summer of love » (because le 40ème anniversaire) rend hommage à Cream et à Jimi Hendrix, tandis que l’administration Bush et la guerre en Irak sont pointés du doigt dans « Long dark night » et « I can’t take it no more ».
Enfin, « Revival » faisait partie de la sélection des meilleurs albums 2008 pour obtenir un Grammy Award.
Ah oui, au fait : John Fogerty avait gagné son bras de fer contre Fantasy et ce disque aurait pu s’intituler « Revenge ». Bah non, bien que cet album signe ses retrouvailles avec le label.


Revival jusqu’au bout des sillons je vous dis … :)(:

Liste des titres :

1 - Don't you wish it was true
2 - Gunslinger
3 - Creedence song
4 - Broken down cowboy
5 - River is waiting
6 - Long dark night
7 - Summer of love
8 - Natural thing
9 - It ain't right
10 - I can't take it no more
11 - Somebody help me
12 - Longshot


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