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Message par Grievousangel » 07 août 2017, 18:59

Traffic - 1974 - When the Eagle Flies

Un album que j'ai beaucoup écouté et qui fait partie de mes préférés.
Curieusement c'est aussi celui qui est descendu par la majorité, mais défendu par les inconditionnels, dont moi.

Traffic, groupe créé par Stevie Winwood à sa sortie du Spencer Davis Group a sorti une dizaine d'albums entre 1967 et 1974.
Les premiers étaient vraiment des albums de rock psychédéliques et petit à petit le style a évolué avec des influences folk traditionnel puis rock Progressif.
Avec When The Eagle Flies, leur chant du cygne pour cette décennie, le groupe s'ouvre aux ambiances Jazzy.
Chef d'oeuvre intemporel, Stevie Winwood n'a jamais mieux chanté qu'ici.

Le groupe est resserré mais oh combien efficace ...
Steve Winwood – guitare, vocaux, claviers
Chris Wood – flute, saxophone
Jim Capaldi – batterie et percussions, choeurs (B2), claviers
Rosko Gee – basse
Rebop Kwaku Baah (non crédité) – percussions (A3, B4)

Un album touché par la grâce, un peu à la manière de Astral Weeks ou Moondance de Van Morrison, un album qui flirte avec le Jazz, mais reste bien dans la lignée des précédents.
L'ambiance peut paraître un peu lourde, un peu nostalgique et peut engendrer une certaine mélancolie, chair de poule et larme à l'œil ne sont jamais loin.
Stevie Winwood, malgré une carrière bien remplie n'a encore que 26 ans, mais il doit tourner la page, sa carrière solo se profile déjà ...
Cet album enregistré sous le nom de Traffic est en fait le sien ... et l'aigle vole ici haut, très haut ...

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folder.jpg (271.59 Kio) Vu 4393 fois

Track listing

A1 Something New 3:15
A2 Dream Gerrard 11:03
A3 Graveyard People 6:05

B1 Walking in the Wind 6:48
B2 Memories of a Rock 'n' Rolla 4:50
B3 Love 3:20
B4 When the Eagle Flies 4:24

When The Eagle Flies (Album intégral) :

Robert

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Message par Texas Rangers » 08 août 2017, 14:28

:-H

Je connais TRAFFIC et Stevie Winwood a enchanté ma jeunesse au bon vieux temps du Spencer Davis Group, il y a ... il y a ... non, laisse tomber :( ... plus d'un demi siècle déjà .... :-snif

Cet aigle là a longtemps trôné en tête de gondole dans la petite F..C de ma ville. Malgré tout, et à cause du nombre de LP en circulation à cette époque, je ne m'étais jamais penché sur l'état du ... TRAFFIC.
J'avais tort, grievous viens de le prouver.
Ce disque est une splendeur :-B

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Message par Grievousangel » 08 août 2017, 20:29

Van Morrison - 1967 - Blowing Your Mind
blowin'.jpg
blowin'.jpg (165.65 Kio) Vu 4374 fois
Quand on pense à Van Morrison, c'est souvent 'Astral Weeks' ou 'Moondance' qui viennent à l'esprit et effectivement ce sont de purs chefs d'oeuvre ... Mais pour moi, son premier chef d'oeuvre est 'Blowing Your Mind' de 1967 ...

Van avait juste quitté Them, et bien sur les fans attendait le meilleur de l'impétueux et colérique Irlandais.

Il aurait pu enregistrer quelques standards de Rythm and Blues ou de Rock dans la veine de 'Gloria' ou 'Baby Please Don't Go' et tout le monde aurait été heureux. Mais notre jeune Irlandais têtu allait choisir un tout autre chemin, et le premier album solo allait être la somme de ses racines : Blues, Jazz, Folk, Rock et aussi la musique celtique et Irlandaise.

Exit le label Decca, Van Morrison s'exile aux états unis et tombe sous la coupe de Bert Berns et de son label Bang.
Il en ressort un album intitulé 'Blowing Your Mind', ressorti maintes fois sous les titres et sur des labels les plus divers, Berns ayant un côté mercantile évident). Le mieux est de se procurer 'Bang Masters' qui en plus des titres de l'album original compile l'essentiel des chansons des sessions pour Bang. On se doute que les choses furent difficiles entre Berns et Morrison qui s'opposait à la sortie de l'album et envisageait de quitter le label.
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Bang.jpg (62.27 Kio) Vu 4374 fois
Mais revenons au disque lui même, pas évident de passer d'un "hymne sexuel" comme 'I can only Give You Everything' (sur Them Again) à 'T.B. Sheets' une chanson à propos de la tuberculose et de l'agonie de sa meilleure amie. Un sujet à mille lieues des préoccupations des teenagers.

En fait, cet album se voulait celui de la maturité ... ses huit chansons sont réussies, comme tous les titres enregistrés dans ces sessions. Même si certaines seront transcendées dans les albums suivants comme 'Beside you' and 'Madame George'.

'Brown Eyed Girl' est un tube parfait qui figurera ensuite dans les 'Best of' ou 'Greatest hits' ...

Et revenons à la chanson 'T.B. Sheets', écoutons Van souffrir, sangloter ... nous souffrons avec lui ... Quelle chanson ... tant de souffrance que nous partageons comme avec aucune autre chanson à l'exception peut-être de 'Sister Morphine' des Rolling Stones.

Et c'est quasi identique avec 'It's all Right' et sa dentelle de guitare qui s'insinue profondément dans notre esprit.

Au final l'angoisse qui perçait au travers des titres de Them est toujours là, mais Van Morrison la canalise différemment, il est plus calme, sur le chemin de la sérénité.

Rendons donc à T.B. Sheets la place méritée au sommet de l'oeuvre de Van Morrison.

Après la période Bang, Van Morrison allait signer avec Warner et y sortir l' œuvre pléthorique qu'on lui connaît ...

Les titres :

A1 - Brown Eyed Girl 3:06
A2 - He Ain't Give You None 5:11
A3 - T.B. Sheets 9:44

B1 - Spanish Rose 3:09
B2 - Goodbye Baby (Baby Goodbye) 2:51
B3 - Ro Ro Rosey 3:07
B4 - Who Drove the Red Sports Car 5:26
B5 - Midnight Special 2:45

Les bonus :

09 - Beside You
10 - It's Alright
11 - Madame George
12 - Send Me Your Mind
13 - The Smile You Smile
14 - The Back Room
15 - Joe Harper Saturday Morning
16 - Chick-A-Boom
17 - I Love You (The Smile You Smile)

Personnel :

Van Morrison, guitar, vocals
Eric Gale, bass
Gary Chester, drums
Al Gorgoni, guitar
Hugh McCracken, guitar
Paul Griffin, piano
Garry Sherman, conductor, organ, arranger, supervisor
Bert Berns, producer, director, liner notes
Brooks Arthur, engineer

Brown Eyed Girl

T.B. Sheets

Spanish Rose

Who Drove the Red Sports Car

Midnight Special

It's All Right
Robert

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Message par Texas Rangers » 09 août 2017, 18:02

:-H à toutes et à tous !

Bravo grievous, elle est excellente et appétissante cette chronique sur Van Morrison dont je ne suivais la carrière que par Rock & Folk interposé. Faut dire qu'à l'époque, les rock critics semblaient ne pas disposer d'adjectifs assez éloquents pour qualifier la musique du personnage.

Je l'avais découvert avec les THEM et leur inusable "Gloria", mais à l'époque je préférais Eric Burdon et ses Animals, surtout lorsqu'il faisait la paire avec Alan Price. :-B
J'ai un seul album de Van Morrison, dont je vous parlerai ...

Mais à te lire et à écouter les extraits que tu a mis en ligne, je me remémore ("Brown eyed girl", "blowin' your mind") et j'apprécie. Un bien bel hommage que tu lui rends là grievous ... :-J

Sur ma platine, ça patine ...

Si je vous dis « All by myself », immédiatement vous viennent en mémoire ces séquences de la « Nouvelle Star » ou de « The voice », au cours desquelles des candidats chanteurs de tout poil et de toutes obédiences s’époumonent à vouloir rivaliser avec Céline Dion.

Sauf que ce titre n’a pas été écrit pour Céline Dion, mais pour Eric Carmen par lui-même en 1975, d’où le titre.
Sauf que cette assertion prête à confusion. « All by myself » n’a pas été entièrement créé par Eric Carmen. Le bougre a puisé dans les oeuvres de Sergei Rachmaninoff, mais ne le précise nulle part … rusé …

Bah, après tout, le Gainsbourg en rupture d’inspiration musicale est souvent allé rendre visite aux partitions de Chopin, tandis que Michel Polnareff mettait à profit sa solide et prometteuse formation de pianiste classique, pour imprégner ses compositions d'emprunts divers.

Quant au Canon de Pachelbel, le nombre d’emprunts inavoués donne le vertige … Johann doit faire les comptes là haut …

Et, puisque nous parlons de Michel Polnareff, sachez que Eric Carmen en est l’émanation, le frère spirituel, tant par ses compositions inspirées que par l’étendue de son registre vocal.
En prenant du recul, on pense aussi à Elton John, à Billy Joël, à Gilbert O’ Sullivan, bref, Carmen évolue sur ce mode et dans ce monde là.
En reculant encore mais dans le temps, les plus anciens pourront en deviner l’époque et les initiateurs :
1968 et après, Barry Ryan et son « Eloïse », James Royal qui voulait qu’on « Call my name » ou Joe Dolan qui rêvait d’une « Lady in blue ». Des artistes britanniques à la voix suffisamment puissante pour rivaliser avec une orchestration pseudo classique aux interventions tonitruantes.

La petite bio de Eric Carmen, celle qui va bien :

Fils d’immigrés russes, Eric Carmen est originaire de Cleveland dans l’Ohio. Il étudie la musique dès son plus jeune âge (2 ans), est initié au violon, au piano et au chant. Plus tard, il apprendra la guitare en autodidacte et fera partie de nombreux groupes de rock and roll.
En 1970, ses potes de Cleveland étant membres de diverses formations, il provoque la convergence et fonde les Raspberries qui évolueront dans un style power pop fortement influencé par les Beatles ou les Hollies (harmonies vocales), les Small Faces et autres Who.

Grand admirateur de Phil Spector, le producteur Jimmy Jenner réussit à reproduire – le simili – mur du son (Wall of sound) de son idole.
E. Carmen assume les fonctions de leader, de chanteur et d’auteur-compositeur presque exclusif, mais la contestation de ce leadership grandit au fil des années.
Ainsi, après une renommée internationale enviable, 4 albums et une ribambelle de hits, les Raspberries se séparent en 1974. Et c’est là que débute la carrière solo de Eric Carmen.
De Cheap Trick aux Rubinoos, en passant par R.E.M. ou Guns N’ Roses, la génération « power pop » (ou assimilée) suivante, se déclarera héritière des Raspberries. Le Boss Sprinsteen lui-même leur rendra hommage en 2005.
Perso, j’adore ce groupe.



En 1975, Eric Carmen fait paraître ce premier album solo. Il est éponyme.
9 des 10 compositions sont de la plume Sergent- Major de notre surdoué. La 10ème est une reprise de la scie « On Broadway » (Leiber & Stoller) au programme d’un peu tout le monde.
L’on voudra cependant bien admettre, que la plume d’oie de Rachmaninoff avait ouvert la voie de « All by myself » et de « Never gonna fall in love again », émanations respectives de son concerto n° 2 pour piano et le thème principal du mouvement lent de la Symphonie n° 2.

OK Texas, passons à ce 33 tours maintenant !
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eric carmen.jpg (41.73 Kio) Vu 4355 fois
De « Sunrise » qui ouvre l’album, à « No hard feelings » qui le clôt juste avant « On Broadway » hors compétititon, l’atmosphère navigue sur les flots d’une pop pure, ensoleillée, mélodieuse, mais largement influencée par la musique classique dont elle reprend ses canons, comme ses ruptures, ses silences et ses envolées lyriques.

Supertramp semble aussi avoir cherché son inspiration lors de la conception de "Breakfast in America" ... :-A

Vocalement, Eric Carmen peut visiter des univers où seules des artistes féminines à la puissance vocale comparable à celle d’une Céline Dion peuvent s’aventurer.
Epoque nostalgique oblige, l’atmosphère précitée est à peine perturbée par « That’s rock and roll » qui, comme son nom l’indique, fait référence aux 50’s ou encore
« Last night » dont l’architecture typée sixties se rapproche des sonorités chères à Phil Spector et dont bénéficiaient les Crystals et autres Ronettes.
"No hard feelings" inscrit une note rock plus dure, proche du répertoire des Rapsberries.

Normal, Jimmy Jenner est aux commandes.

Le personnel qui soutient Eric Carmen :
- Lui-même : piano, guitar, synthés, harpischord
- Richard Reisling : guitar, harpischord, synthés, backing vocals
- George Sipl : synthés, organ, backing vocals
- Dan Hrdlicka (!) : lead guitar,backing vocals
- Steve Knill : bass backing vocals
- Michael McBride et D. Dwight Krueger : percussions et backing vocals


Les singles extraits de cet album constitueront les plus grands succès personnels de Eric Carmen : « All by myself » et « Never gonna fall in love again ».
Shaun Cassidy fera également un malheur avec « That’s Rock & Roll » (n° 3 au Billboard hot 100 en 1976), tandis que les Showaddywaddy qui avaient quitté Bell pour Arista (également label de Carmen), l’inscriront aussi au répertoire de leur LP « Crepes and Drapes » en 1979.

L’album lui-même sera certifié or aux States en 1977. Il fera un carton un peu partout dans le monde.

Un second effort paraît la même année : « Boats against the current ».

Il connaîtra également un sort enviable. Le single qui en est extrait, « Shed id it » fera une excellente carrière, notamment sous l’égide de Olivia Newton- John.
Les années 80 seront riches en émotions et surtout en dollars pour Eric Carmen.
Citons :
- « I wanna hear it from your lips »,
- « Maybe my baby » (également deux succès consécutifs pour Louise Mandrell),
- « I’m through with love »,
- sa participation à la B.O. du film « Dirty danging » en 1987 avec « Hungry eyes » dont il n’est que le producteur-interprète,
- « Make me loose control » (J.O. de Seoul en 1988), etc …

Entre rééditions et greatest hits, les années suivantes ne laisseront pas Eric Carmen inactif.
Fin 1990, une première tentative de reformation des Raspberries échoue. En 2000, une fraction du groupe se reconstitue et enregistre un single.
C’est finalement en novembre 2004, que les braves Raspberries se retrouveront au grand complet lors d’un concert donné à guichets fermés au « House of Blues » à Cleveland.

Le disque en lui-même :
- Label : Arista
- Qualité sonore : bonne
- Qualité du vinyle : médiocre. La galette est fine, gondole et, si l’on n’y prend garde, s’abîme (la pointe de lecture n’entre plus dans les sillons, mais se promène par dessus moyennant un son de fermeture Eclair).
A force de soins attentifs je suis parvenu à sauver ce disque. Je n’avais commis d’autre faute que celle de l’avoir laissé bien à l’abri, droit et serré dans ma discothèque. Mais il vrai aussi que je ne l’avais plus écouté depuis … pfff, des lustres et des lustres. De quoi en avoir assez pour éclairer les Champs-Elysées.

Ce 33 tours éponyme de Eric Carmen peut s'écouter au calme, chez soi ou en voiture :-sol .
Mais il a aussi la faculté de vous filer la pêche de bon matin. Et puis, au cours d'un apéro-dînatoire, le diffuser en sourdine fera voyager sa pochette de mains en mains. Et les voyages forment la jeunesse ... ou la conservent. Sûr que vous en étonnerez plus d'un(e) !!

Voici, in extenso cet album :

1 - Sunrise

2 - That's rock & roll

3 - Never gonna fall in love again

4 - All by myself

5 - Last night


face B :

1 - My girl

2 - Great expectations

3 - Everything

4 - No hard feelings

5 - On Broadway

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Message par Texas Rangers » 12 août 2017, 20:30

:-H à toutes zé ah … tous !

Ils sont nés la même année (1941), habitaient à quelques encablures l’un de l’autre dans le quartier du Queens à New York et nourrissaient une passion commune : le rock & roll, Elvis Presley et les Everly Brothers (*) à qui ils s’identifieront quelque temps plus tard.

Ils étaient faits pour se rencontrer et se lier d’amitié.

(*) Originaires du sud des Etats-Unis, les Everly Brothers, soit Don et Phil Everly formaient un duo acoustique très en vogue à la fin des années 50. Ils ont accumulé les hits qui sont devenus des standards et ce, jusqu’en 1965. « Cathy’s clown » est leur premier grand succès international et marque le coup d’envoi de leur carrière en 1960.
Bien que n’étant pas spécifiquement des artistes de rock and roll, ils restent indissociables des pionniers du genre (Buddy Holly, Eddie Cochran, Little Richard, etc …), mais s’en différencient par une approche acoustique et douce. La presse les surnommait « doux Everly » ou « tendres Everly ».


Ils fréquenteront les mêmes écoles jusqu’à la Forest Hills High School qu’ils intègrent en 1955. Dans l’intervalle, ils apprennent à mieux se connaître en jouant dans des formations de doo wop.
Ils commencent à s’initier aux techniques d’enregistrement et produisent une maquette de leur crû qu’ils soumettent à un producteur de Manhattan. Celui-ci voit en eux les nouveaux Everly Brothers et les engage immédiatement.
La maquette propose 2 titres qui paraîtront en single : « Hey schoolgirl / Dancin’ wild ».

Mais, au fait, de qui parle-t-on ?

De Paul Frederic Simon et Arthur Ira Garfunkel, soit Paul Simon et Art Garfunkel, qui connaîtront une gloire internationale dès la seconde moitié des années 60.
Mais, pour l’heure, ils choisissent de s’appeler Tom and Jerry, en référence au « cartoon » dont ils sont friands.

Pour permettre au single de décoller dans les charts, leur producteur soudoie Alan Freed qui était le Grand Manitou des ondes radiophoniques, l’animateur fétiche de tous les jeunes, afin qu’il diffuse « Hey schoolgirl ». Le paquet de dollars ainsi remis fait son effet, puisque le titre programmé à tout moment grimpe jusqu’à la 49ème place du Billboard.
Nous sommes en 1957 et la carrière de Tom & Jerry semble désormais lancée.
Mais le succès ne se confirme pas, le producteur les spolie et le duo connaît une première séparation décidée par Paul Simon qui veut poursuivre seul.
Art Garfunkel lui en gardera longtemps rancune.

Au début des sixties, la contre-culture assortie au folk protestataire intéresse Paul qui fréquente assidûment Greenwich Village.
Art quant à lui, reprend ses études universitaires.
En 1963, sous le nom Kane & Garr qui signe leur réconciliation, ils donnent à nouveau des concerts dans les milieux estudiantins et proposent 3 nouvelles chansons dont « The sound of silence ».
En 1964, ils signent chez Columbia, s’appellent désormais Paul Simon & Art Garfunkel. Un premier 30 cm voit le jour. Il a pour titre « Wednesday morning, 3 A.M. »

Les rôles sont désormais figés :
- Compositions, guitare et 2ème voix = Paul Simon
- Chant, piano (s’il y a lieu) et arrangements vocaux = Art Garfunkel
L’album est un échec, le duo se sépare une nouvelle fois et Paul Simon part en Angleterre tenter sa chance en solo. Progressivement, il acquiert une certaine notoriété et sort un album.
Pendant ce temps, un disc jockey de Boston diffuse « The sound of silence » dont il devine le potentiel et le fait savoir. Message reçu 5/5 par les étudiants qui l’adoptent jusqu’à en faire leur hymne folk.
Par l’odeur alléché, le producteur de la Columbia fait réorchestrer « The sound of silence », y faisant notamment ajouter des guitares électriques.
Cette nouvelle mouture paraît en single, sans que nos deux lascars en soient informés.
La fée électricité provoque le coup de foudre qui, en un éclair, propulse la chanson vers les sommets du Billboard hot 100.

Art Garfunkel entend incidemment le titre remanié à la radio. Il téléphone à Paul pour l’informer de la situation. Celui-ci est musicalement effondré.
Très vite, grâce à la thérapie royalties, il se remet financièrement sur pied, regagne les States natals où l’attend Art avec qui il se rabiboche. Le duo se reforme.
Columbia leur demande de sortir un album illico, afin de profiter de l’effet d’aubaine suscité par « The sound of silence ».
Nous sommes en décembre 1965.
Comme « ça urge » et que le matériel disponible tiendrait à peine sur un EP, le 30 cm va être bricolé vite fait. En plus de « The sound of silence », Paul y joint 5 chansons de son album solo enregistré au Royaume Uni, qu’il complète par deux titres originaux.
Le LP sort en janvier. Il surgit dans les charts, s’empare de la 1ère place du Billboard Hot 100 et mène une fructueuse carrière internationale que rien ne laissait pourtant présager.
Néanmoins, les puristes du folk et leur presse musicale considèrent que le duo dénature et détourne le genre, qu’il en fait une musique manufacturée, purement commerciale. Pour eux, Simon & Garfunkel ne sont que des opportunistes à la solde des puissances d’argent.
Peu satisfaits par cette précipitation, dubitatifs quant au résultat musical, les deux copains décident de vraiment s’investir dans le prochain album, notamment côté arrangements.
C’est en octobre 1966, que sort « Parsley, Sage, Rosemary and Thyme », un 33 tours salué par une critique unanime. Il gravira lui aussi à pas lestes les marches de tous les charts, hits-parades et autres Billboard hot 200 (n° 4) internationaux. Les singles feront de même.
Paul Simon est considéré comme l’un des compositeurs les plus doués de sa génération.

Mais ce n’est pas encore la consécration véritable, celle qui reste gravée dans le marbre. Elle interviendra plus tard, en deux temps … et trois mouvements.

1 – Alors qu’en cet été 1967, qualifié de « Summer of love » le duo est en concert à Monterey, le réalisateur Mike Nichols tourne « Le Lauréat ». Il éprouve une véritable passion pour les disques de Simon & Garfunkel qu’il écoute en boucle.
Lui vient alors une idée folle : emprunter certaines de leurs chansons pour en faire bien plus que la bande originale du film : son fil conducteur.

Le producteur n’y voit aucun inconvénient, bien au contraire, surtout que le dernier single de ses protégés n’a pas trop bien marché et qu’ils deviennent feignasses sur les bords. Mais Paul tique. Et quand Paul tique, Garfunkel se gratte :-Oe .

Mais on ne fait pas de Paul y tique dans ce forum … :-par

Bref, selon la bio officielle, Paul Simon ne veut pas se compromettre. Mais, au vu du scénario et de la sincérité affichée par Nichols, il finit par accepter … moyennant une somme rondelette pour 3 chansons, ce qui en fait un compromis amputé de « ission », donc moralement acceptable, la pureté n’ayant d’égale que le désintéressement.
Paul se met au travail. Il propose « Mrs. Robinson » qui emballe le réalisateur. La suite appartient à l’Histoire.
N'empêche : La "Mrs Robinson" pourrait bien être la petite soeur de la "little Suzy" des Everly Brothers. En tout cas, elles ont certains points en commun.




« Le lauréat » sort en salle en décembre 1967 (sept. 1968 en France), fait un carton et devient culte. L’album « The graduate » est dans les bacs en janvier 1968 et fait un carton. Film et bande sonore uniront leur destin au firmament des stars.
Simon & Garfunkel entrent dans la légende. Les critiques sont dithyrambiques.

Suit, presque dans la foulée (en avril), un autre 30 cm, plus peaufiné, plus ambitieux, « Bookends » qui mijotait sur le feu depuis un moment déjà.
Récompenses, louanges pleuvent en même temps. L’on ne sait plus « qui est à quoi » (meilleure musique de film, artistes de l’année, meilleur album, etc …, etc ….).
2 – En 1970, le duo livre son œuvre majeure, un album majestueux contenant une pépinière de hits comme « Cécilia » ou « El condor pasa ».
« A bridge over troubled water » se vendra à 25 millions d’exemplaires. Le single du même titre caracolera également en tête des ventes.
Simon & Garfunkel deviennent des icônes. Les spécialistes estiment qu’ils tiennent à jamais une place prépondérante dans la culture musicale des années 60, aux côtés des Beatles et de Bob Dylan … avec lequel Paul Simon s’était vraiment fâché lors de leur premier concert en 1963, le « Zim » ayant snobé le Paul durant tout sa prestation.
Tout baby boomer aujourd’hui devenu papy boom boom, connaît Simon & Garfunkel.

Mais tout a une fin …

Art ne supporte plus son pote. Il est crevé, en a marre de parcourir le monde. Il veut draguer des gonzesses à bord d’une moto BMW (SIC) et peut-être fonder une famille. Il en a assez du jeûne et, à l’orée de la trentaine, veut vivre sa vie de jeune.

Une année sabbatique lui ferait du bien. Loin du show biz, loin de Paul, mais pas trop longtemps. Juste une coupure avant le reprise du championnat de ligue 1 quoi.
Paul est dans les mêmes dispositions d’esprit. Mais son habitude à lui, c’est de se barrer définitivement.
Comme d’hab., Art Garfunkel en fera les frais.
Il l’apprendra assez vite et sèchement, alors que « A bridge over troubled water » est au zénith des ventes et le duo à celui de sa popularité.
Alors, en 1971, Art Garfunkel revient à ses amours premières, les mathématiques qu’il enseigne désormais dans une école du Connecticut. Il se marie et devient père de famille.
Aujourd’hui encore, alors que les 70 balais s’éloignent et que la décennie suivante pointe à l’horizon, il n’a toujours pas digéré la rupture et se perd en conjectures qui évoluent en fonction de la conjoncture.
De fait, voici quelques mois, il déclarait à la presse qu’étant jeune il avait eu pitié de son ami. Lui, Art, qui culmine à 1,85 m, protégeait le petit Paul, haut de 1,60 m. Il éprouvait de la compassion. D’un être fragile, il avait fait un monstre déclarait-il. Ambiance ... :-choc

Il expliquait aussi, que Paul vivait comme une souffrance l’idée que le public croyait que son pote était l’auteur-compositeur de « A bridge over troubled water », quand ce dernier l’interprétait seul au piano.
Les génies sont parfois (souvent ?) de vrais gamins dans la vie de tous les jours. Et il ne faut jamais prêter grande attention aux disputes des gamins.

Néanmoins, par la force des choses, ils se sont retrouvés (et se retrouvent) ici et là, de temps à autre, pour un concert, une inauguration, ou une énième distinction. Z’ont même failli convoler à nouveau en 1975. Sont entrés en studio, ont tenté de retrouver leurs marques, mais en vain. La machine ne fonctionnait plus, on avait volé le diapason.
Alors, à défaut d’un LP qui aurait peut-être scellé une provisoire réconciliation, c’est tout penaud que chacun est reparti avec le seul titre enregistré, « My little town », que chacun a fait figurer sur son album solo. C’est ballot …

Paul en solo …

Sa carrière est beaucoup plus riche et variée que celle de son ancien pote, du fait même de son statut d’auteur-compositeur connu et reconnu.
Parmi ses nombreux albums, beaucoup se souviennent de « Graceland », un 30 cm dont les titres puisaient leur force dans la musique sud-africaine, vendu à plus de 14 millions d’exemplaires et qui demeure jusqu’à ce jour, son plus grand succès. A un point tel d’ailleurs, qu’il avait réussi durant un temps, à dissiper l’ombre prégnante de Simon & Garfunkel.
Il a aussi collaboré avec de nombreuses personnalités, poètes ou musiciens comme Herbie Hancock, co-écrit une comédie musicale pour Broadway, écrit des musiques de films. « Stranger to stranger », son 13ème album solo paru l’année dernière, a reçu les honneurs des Billboard et UK charts.
Question honneurs « il en a le cul cousu » selon l’expression d’une chanson de Pierre Perret (« Tonton Cristobal »).
En 1986, Paul Simon est nommé docteur honoraire en musique. Cette distinction lui permet de siéger au conseil d’administration du Berklee College of Music.

Bon, ben maintenant que vous savez tout du duo, je peux vous parler de Art Garfunkel tout seul :

Les mathématiques c’est bien, mais lorsque vos étudiants ne vous réclament que des anecdotes sur les Beatles ou de conter pour la centième fois l’épopée « Simon & Garfunkel », la coupe est vite pleine.
Alors Art se tourne un temps vers le cinéma.
En 1973, il revient à la musique et fait paraître son 1er album, « Angel care ». Les critiques sont mitigées, mais il se classe très honorablement dans les hits-parades US et GB.
En 1974, le single « Second Avenue » fait un carton. Le 2ème LP, « Breakway », paraît l’année suivante. Il contient le fameux « My little town » accouché dans la douleur, mais c’est le single « I only have eyes for you », un vieux hit de 1934, qui offrira le premier n° 1 britannique à Art Garfunkel.
Ceci dit, le 33 tours marche très bien un peu partout dans le monde et je me souviens de certaines critiques qui disaient que finalement, le Garfunkel d’aujourd’hui sans Simon, était le Simon & Garfunkel de toujours … au niveau de l’ambiance musicale.
En 1978, le 33 tours « Watermark » suit le même cheminement et obtient de bons scores dans les charts grâce à la reprise de « What a wonderful world » du regretté Sam Cooke, sorti en single.

Et voici qu’apparaît en 1979, son 4ème album solo que j'écoute actuellement :

Il s’intitule « Fate for breakfast » et constitue, à ce jour, son plus grand succès, grâce au single « Bright eyes » qui fut n° 1 en Grande Bretagne et dans certains pays d’Europe, entraînant à sa suite l’album.
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Nul n’étant prophète en son pays, « Fate for breakfast » ne dépassera pas la 67ème place au Billboard Hot 100. C’est le premier échec pour Art Garfunkel.
Mais le 30 cm est plébiscité partout ailleurs et je le considère comme son meilleur.
L’ambiance ne change par rapport aux albums précédents, mais il y a cet indéfinissable « petit quelque chose » en plus qui emporte l’adhésion.

On parle toujours de soft pop, mais la soul feutrée fait son apparition (c.f. : « In a little while I'll be on my way »).
Les claviers semblent tintinnabuler, le saxo s’en donne à cœur joie (ex : « Since I don't have you » et son côté slow des fifties), les arrangements vocaux sont mitonnés aux petits oignons (ex : « Sail on a rainbow » ou «And I know » et sa guitare gentiment funky – euh :roll: … j’ai dit gentiment !) et l’ensemble vous fait passer un agréable moment de détente.
Un disque à ranger entre les Carpenters et Paul Anka, mais qui ne déparerait pas dans le voisinage d’un Alan Parsons Project ou d’un Moody Blues d’avant Patrick Moraz. « Seventh Sojourn » par exemple.
Pour ce qui concerne les musiciens ou les compositeurs, en établir la liste exhaustive serait fastidieux, car ils sont différents selon les morceaux. Parmi les musicos, citons Chris Spedding (guitare of course), et S. Bishop pour l’écriture.

En résumé, voilà un album particulièrement léché qui aurait très bien pu être celui du duo recomposé Simon & Garfunkel, à l'aube des années 80 :-A .


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Message par Texas Rangers » 18 août 2017, 18:30

:-H

Bonjour à toutes et à tous !


« Rockability », l’album qui tourne en ce moment sur ma platine, est le 2ème que fait paraître Crazy Cavan & the Rythm Rockers, un groupe de rock and roll né au cœur du Pays de Galles.

La faute au Merseybeat rock :

Corollaire à la déferlante Mersey au début des années 60 dans tout le Royaume Uni, le rock and roll devient comme ailleurs totalement has been en plus de pâtir d’une très mauvaise réputation, notamment liée aux beuveries, aux bagarres entre bandes rivales et à certains concerts houleux.

La riposte arrive !

Face au sirop rock & roll offert en échange, les Teddy Boys constituent une opposition musicale qui prend forme dans toute la Grande Bretagne.
Des groupes aux noms improbables naissent, comme "Count Dracula & the Vampires" fondé en 1964 par le jeune Cavan Grogan, d’origine irlandaise.

Ils veulent retrouver l’esprit des pionniers, son authenticité et, à cette fin, deviennent des puristes du rockabilly, le débarrassant de tous les oripeaux qu’ils jugent hors de propos.
Les rouflaquettes, la banane, les longues vestes retournées et les pantalons trop courts exhibant des chaussettes « flashy » font bien évidemment partie de la tenue d’uniforme exigée.

Leurs idoles ?

Le rock & roll trio de Johnny Burnette, Gene Vincent, Jerry Lee Lewis, Carl Perkins, mais aussi Lonnie Donegan, le maître du Skiffle, britannique comme eux. Et puis, dans son sillage, ils incluent dans une joyeuse pagaille le Marty Wilde early years (papa de Kim Wilde) ou Johnny Kidd.

Après un court changement de patronyme (the Sundogs) en 1970, le Comte Dracula se métamorphose en Crazy Cavan, tandis que ses vampires qui avaient rôti sous un soleil de chien, gardent malgré tout leur sang froid et se muent en « Rythm Rockers ».

Il faut dire qu’au royaume de sa très Gracieuse Majesté, les vieux rockers américains ont toujours bénéficié d’un droit d’alise bienveillant, qu’ils soient en délicatesse avec la justice de l’Oncle Sam, en proie à des démons ou, tout simplement, passés de mode.

De Chuck Berry à Jerry Lee Lewis, en passant par Gene Vincent ou Del Shannon, ils sont venus lécher leurs blessures, retrouver la lumière des projecteurs et la ferveur d’un public qui ne les avait jamais oubliés. L’illusion d’une gloire désormais nourrie de courtes chimères scéniques :-ho .
Les pays scandinaves ont également servi de refuge.

Mais revenons à Crazy Cavan :

Partie du Pays de Galles, l’aura des Crazy Cavan se propage dans tout le Royaume Uni. La vague nostalgique n’y est certes pas étrangère.
Un premier 33 tours prometteur chez Rockhouse Records en 1975 (« Crazy Rythm ») les fait connaître.
Charly Records les embauche un an après. Le 30 cm « Rockability » marque le coup d’envoi d’une carrière internationale qui en fera des artistes vénérés, adulés. L’on se presse à leurs concerts et l’Europe entière semble céder au charme de leur rockabilly.

Pourquoi tant de dévotion ? :-gratte

Parce que pour Crazy Cavan et sa bande, la pendule s’était réellement arrêtée en 1957. Ils ne trichaient pas.

Rien à foutre de la musique moderne et de la technologie qui se mange avec. N'étaient pas de ce monde.

Harold MacMillan est encore Premier Ministre, le jeune sénateur John F. Kennedy fourbit ses armes et attend son heure dans le Massachusetts, Lonnie Donegan obtient des hits à la pelle, Johnny Kidd peaufine son skiffle, Elvis ne s’est pas encore liquéfié, Gégène soutenu par ses Blue Caps sort un 2ème album contenant des brûlots tels que « Red blue jeans and a pony tail » ou « Lotta lovin’ » et les Quarrymen étaient un groupe comme un autre.

Récemment encore, quand Cavan achetait un disque, premièrement ce n’était pas un CD mais un vinyle et, secundo, c’était un 78 tours. Et ne lui parlez pas du suppositoire extra plat que l’on nomme clé USB !!

Pareil pour son répertoire : pas question de reprises !

Pas son genre de refaire « Rock around the clock ». Et puis ce n’est pas du rockabilly d’abord ! Quant à revisiter « Be Bop a Lula » ou « Say mama », n’y pensez même pas !

Les compos sont originales, écrites de sa main, sans adjuvants, sans sucres ajoutés, sans roucoulades « It’s a moooonlight tonight », ni pleurnicheries « It’s now or never, come hold me tight » ou autres mièvreries dégoulinantes du genre « Falling in love with you ».

Et le premier qui moufte, repart avec le drapeau chinois autour du nez c'est-à-dire en mouchant rouge :-ft .

Sachant cela, t’as vite fait le tour du sujet. C’est de la monoculture musicale : hillbilly, country, rockabilly et skiffle certes, mais compactés comme une dose d’Ariel.

Pas un bout de gras, pas une scorie, rien. Bim, bam, boum, ça tape là où ça doit et l’affaire est pliée en cinq sec. Le solo qui va bien intervient toujours au même moment, jamais avant et en tout cas pas après.
Et quand le rocker amoureux s’épanche (« Sweet baby Jean », « Dolorès », "Feelin' blue"), c’est en buvant sa pinte de bière dont il s’essuie les lèvres d’un revers de manche.

L’album « Rockability » (1976) :
mon album de crazy cavan.jpg
mon album de crazy cavan.jpg (314.57 Kio) Vu 4304 fois
Face A :

1 – Get yourself a band

2 – Stompin’ shoes

3 – Sweet baby Jean (composé par Lyndon Needs)

4 – Knock knock

5 – Waitin’ for my baby

6 – Feelin’ blue
(composé par Lyndon Needs, ce titre n’a strictement rien à voir avec celui de Creedence Clearwater Revival figurant sur le LP “Willy & the poor boys”)


Face B :

1 – That’s what made me cry

2 – Hey pretty baby
(composé par Lyndon Needs)

3 – Sweet little pretty thing - l'une de mes préférées ! -

4 – Delores

5 - Nobody else like you

6 – Gonna leave this town


7 – Get yourself a band
(reprise de 37 secondes)

L’équipe :
- Cavan Grogan – chant
- Terry Walley (rythm guitar, principalement acoustique)
- Don Kinsella (electric bass)
- Lyndon Needs (lead guitar)
- Mike Coffey (drums)


Il n’y a jamais de mystère en matière de succès pérenne.

Il passe avant tout par la sincérité d’une démarche.
La preuve ? Crazy Cavan & the Rythm Rockers tournent toujours. Z’ont pris des rides, sont plus tout jeunes, mais la foi et le public sont toujours au rendez-vous.

Ceci dit, je ne possède pas la discographie complète de Crazy Cavan et je n’écoute pas leurs disques tous les jours. D’ailleurs, je n’en ai que deux et ça me suffit …

Mais, de temps en temps, leur musique récure les cages à miel et permet de revenir aux joies simples d’une écoute … simple et ça fait du bien ! :-hap
Autant de bien qu’une bonne douche revigorante. Mais tu n’y restes pas 2 heures dans ta douche ! Pour Crazy Cavan c’est pareil …

Crazy Cavan fera bien des émules (c.f. : the Riot Rockers) et connaîtra un fameux regain de popularité à l’aube des années 80, lorsque le rockabilly mené par les Stray Cats et, à leur suite, les années 50, feront une nouvelle fois danser les teenagers.
A cette époque, seuls les autres britanniques de Matchbox (2ème mouture) bénéficiaient d’une cote analogue, mais leur démarche semblait un peu trop caricaturale pour être vraie :-Oe .


Skiffle, vous avez dit skiffle ?

Voici un exemple typique de musique skiffle :


Née aux Etats-Unis en Caroline du Nord, au début du XXème siècle de la plume de Elizabeth Cotten qui entendait passer les trains toute la journée, « Freight train » est une chanson emblématique, LA chanson emblématique de la mode Skiffle.
Elle fait partie de ces hymnes folkloriques américains qui ont été adoptées (et adaptées) en Grande Bretagne.
Chas McDevitt & Nancy Whiskey en firent un énorme succès en 1956, tandis que les Quarrymen, futurs Beatles, l’incluront dans leur répertoire dès l’année suivante.

Voilà, tout ou presque est dit.
Le Skiffle est donc cet obscur (objet du désir) genre musical né aux States, qui se veut être un mélange de jazz, de blues et de country, mais qui bien souvent servait à définir de curieux airs de country blues ou de folk blues que l’on ne savait de fait qualifier.

Cela se sait peu, mais des artistes américains classés country comme Roger Miller, étaient en fait beaucoup plus proches du Skiffle.



Ces deux titres ont d'ailleurs été repris en français par Hugues Aufray époque Skiffle.

Les Everly Brothers, rangés du côté des « gentils » pionniers du rock and roll, proclamaient (dans le désert) qu’ils étaient avant tout un duo de musique Skiffle.

On affirmait aussi que le genre était issu de la culture afro-américaine, que son berceau se situerait à la New Orleans, mais, finalement, ces allégations ont été partiellement réfutées ou, à tout le moins, transformées en hypothèses parmi des dizaines d’autres.

Toujours est-il, qu’il disparaît dans les années 40, pour soudainement refaire surface au Royaume Uni. Lonnie Donegan fut LA grande idole du Skiffle, Mr. Skiffle himself.
Le voici :




En France, à l’orée des années 60, le jeune Hugues Aufray est en quête d’un genre musical nouveau qui lui permettrait d’émerger du monde de la chanson de variété dont il est issu.
Il choisira le Skiffle et créera son ensemble.

Mais il y a un autre artiste français, qui oeuvra dans le skiffle à ses débuts :
Joe Dassin.


Interprète de country folk acoustique au matin levant des sixties, il puisera sans retenue dans le répertoire anglo saxon.
C’était bien avant d’arpenter les Champs Elysées, avec l’envie de dire bonjour à n’importe qui.

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Message par Texas Rangers » 23 août 2017, 20:14

:-H

Dans la rubrique dédiée 45 tours, je vous ai présenté un EP de Françoise Hardy paru en 1964, enregistré dans les studios Pye à Londres sous la direction du très réputé Charles Blackwell.

Dans la même gamme d'années, je vous conseille un album regroupant 12 titres de 1964 à 1966, intitulé "12 succès de Françoise Hardy".
Il était paru chez Mondio Music, un label "low cost" comme mfp. (Music For Pleasure)

Le vinyle est d'excellente qualité sonore. Lourd, il ne gondole pas. La gravure ne souffre aucune critique et supporte les poids des décennies. Alors, si la Françoise Hardy des sixties vous séduit, ce 33 tours devrait assurément vous combler.
mon 33 tours de françoise hardy.jpg
mon 33 tours de françoise hardy.jpg (14.74 Kio) Vu 4270 fois
les titres :

- l'amitié (1965)

- on se quitte toujours (1964)

- bout de lune

- jaloux (1964)

- je ne suis là pour personne

- tu ne dis rien (déjà cité dans les 45 tours)

face B :

- rendez-vous d'automne (1966)

- dis-lui non (un petit chef d'oeuvre blues rock créé en 1966 !!!)

- je n'attends plus personne (déjà cité dans les 45 tours)
- tu verras ( un folk mélodieux, acoustique à coeur - 1966)

- au fond du rêve doré (un folk de toute beauté avec harmonica plaintif)

- je pensais (1965)

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Message par Grievousangel » 28 août 2017, 11:28

Voici le troisième album studio des Faces et sans doute leur grande réussite, encore qu'il n'y ait pas de mauvais album des Faces.
Pour rappel, les Faces étaient une émanation des Small Faces après le départ de Steve Marriott pour le Humble Pie et l'arrivée dans le groupe de Rod Stewart et de Ron Wood tous deux en rupture du Jeff Beck Group.

Artiste : Faces
Disque : A Nod Is As Good As A Wink...To A Blind Horse
Pays : United Kingdom
Genre : Rock, Blues Rock

Référence : LP Warner Bros. K56006, CD Warner Bros. 7599-25929-2
Sortie : November 1971
nod[1].jpg
nod[1].jpg (153.27 Kio) Vu 4243 fois
Titles :

A1 Miss Judy's Farm 3:38
A2 You're So Rude 3:41
A3 Love Lives Here 3:04
A4 Last Orders Please 2:33
A5 Stay With Me 4:37

B1 Debris 4:36
B2 Memphis 5:29
B3 Too Bad 3:12
B4 That's All You Need 5:06

Comme à l'habitude les parties chantées sont partagées entre Rod Stewart et Ronnie Lane ... Si Rod Stewart est à la hauteur comme d'hab, Ronnie Lane ne démérite pas sur les siennes ... Ronnie Wood nous gratifie de belles parties de guitare, bien rugueuses et saturées comme on les aime, la rythmique assurée par Kenny Jones et Ronnie Lane tourne comme un V6 et Ian Mclagan tient les claviers de main de maître...

Miss Judy's Farm ouvre le disque avec une ligne de guitare dévastatrice de Wood et Stewart au chant ... You're so rude, Ronnie Lane prend la parole sur cette superbe chanson ... Love Lives Here, une belle ballade comme sait les faires l'ami Rod, Orgue, arpèges ... Last Orders Please, mid tempo de Ronnie lane ... Stay with Me le morceau phare clot la première face en déboulant à toute vitesse sur la guitare de Ronnie Wood et le Piano de Ian McLagan

Debris, Ronnie Lane ouvre la deuxième face avec cette belle chanson nostalgique ... Le tempo s'accélére et c'est Rod le Mod qui nous reprends le Memphis Tennessee de Chuck berry, superbement interprété ... c'est toujours lui qui nous envoie ce Too Bad sur un tempo rapide sur lequel il est relayé par Lane ... Et c'est déjà la fin avec That's All You Need un rock un peu bordélique comme les Faces nous ont appris à les aimer ...
faces[1].jpg
faces[1].jpg (49 Kio) Vu 4243 fois
Good Boys ... When They're Asleep ... ;)
Clockwise (comme on dit) : Ian McLagan (claviers), Kenny Jones (batterie), Ron Wood (guitare), Rod Stewart (chant) et Ronnie Lane (basse, chant)

Quelques extraits :

Miss Judy's Farm


Stay With Me


Debris


Memphis
Robert

Il vaut mieux qu'il pleuve aujourd'hui plutôt qu'un jour où il fait beau.

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Message par Texas Rangers » 04 sept. 2017, 20:04

Hello everybody ! :-hap

Prenez une « Bamba » bien dodue, bien charnue et faites la tranquillement rissoler.
Pendant ce temps, préparez les piments verts et rouges dont vous agrémenterez le plat.

Ils doivent répondre aux interjections traditionnelles mexicaines, à savoir « ouille !», « ouille !», et, bien sûr, « aie, aie, aie, caramba ! ».
Saupoudrez aussi généreusement que nécessaire, d'expressions comme "Que bonita"
Vous servirez le plat chaud et tous ses ingrédients dans una cantina où la Tequila coule à flots continus. Il faut que l’auditeur entende les verres s’entrechoquer et le public s’esclaffer.

Comme couverts, ne prévoyez pas grand-chose. Une guitare Gibson pour le chanteur, un bassiste et un batteur chevronné, c’est tout. Le public tapera dans ses mains. C’est gratuit et ça met de l’ambiance. Enfin, c’est surtout gratuit …

Comme hors d’œuvre, vous pouvez proposer « If I had a hammer » de Pete Seeger dans des tortillas de maïs. Ensuite, adoptez le principe de l’essuie-glaces : un coup du standard mexicain, un coup du standard américain, l’essentiel étant que le champ de vision soit parfait.

De qui parle-t-on, de quoi parle-t-on ?

De celui que l’on appellera Trinidad à sa naissance en 1937.
Mais pour sa carrière il adoptera le diminutif Trini suivi de son nom de famille : Lopez. Trini Lopez donc.

D'origine mexicaine, Trini Lopez est un chanteur, guitariste et acteur américain né à Dallas. Il est aussi auteur-compositeur à ses heures.

Comme dit précédemment, sa reprise latino de « If I had a hammer », le titre contestataire de Pete Seeger fait une entrée fracassante dans les charts internationaux.
En France, Claude François et les Surfs s’en emparent concomitamment et cela devient « Si j’avais un marteau ».

Puis, suivent une flopée de tubes provenant essentiellement de « repiquages » divers.
Parmi ceux-ci, citons « Lemon tree », « America » (du film West Side Story) « I’m comin’ home Cindy », « Michael row the boat ashore » (« Michaël est de retour »), « This land is your land » (un classique de Woodie Guthrie), etc …
Les titres ambiance cabaret alternent avec ceux enregistrés en studio avec orchestre et tout et tout. Ce n'est donc pas la miseria ... :-Oe

Le succès ne se dément pas jusque dans les années 70. Trini Lopez cultive tous les genres et fait paraître à cet effet, des albums à thèmes (country, folk, ... )
Il triomphe partout dans le monde. Le cinéma s’intéresse à lui, mais sa carrière d’acteur quoique assez fournie, n’aura pas le même destin.

En 1964, la marque de guitares Gibson lui demande de concevoir un modèle spécifique. Il en concevra deux. Elles seront produites jusqu’en 1971 et sont aujourd’hui très recherchées.
De nombreux artistes se félicitent d’en posséder, comme Noël Gallagher du groupe Oasis.

La fin des seventies verra sa carrière fléchir. Pour y pallier, en 1978, il grimpera dans le train en marche du disco, mais sera contraint de descendre dès la station suivante, faute de billet valable.

Les décennies ultérieures resteront en demi-teinte.

Toutefois, les vagues revival successives associées aux concerts nostalgiques, lui permettent encore aujourd’hui d’enregistrer des disques et de se produire un peu partout dans le monde.
En mai 2008 une étoile qui est lui est dédiée sera insérée dans le célèbre « Las Vegas Walk of Stars ».

Et justement, à propos de vagues revival, celle du début des années 70 a permis aux labels de sortir de petites pépites de leurs tiroirs.
Il en est ainsi de K-tel.
Sa série « Sixties Memories » sous-titrée « Let’s dance to the Wolfman Jack collection » offre de juteuses galettes, dont ces tortillas de maïs proposées par Trini Lopez.
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12 titres qui font la part belle aux reprises, soit dans leur jus latino (« Quizas, quizas, quizas », « Celito lindo », « Guantanamera »), soit typiquement américaines mais accompagnées de Chiles de árbol. Un excellent 30 cm !! :-B

Nous avons donc au menu :

Face A :
- 1 – If I had a hammer

- 2 – America

- 3 – This Land is your Land

- 4 – Lemon tree

- 5 – Kansas City

- 6 – I’m comin’ home, Cindy


Face B :
1 – La Bamba

2 – Guantanamera

3 – Celito Lindo

4 – Quizas, quizas, quizas

5 – Shame and scandal in the family

6 – Michael row the boat ashore


Un petit mot sur Wolfman Jack :

De son vrai nom Robert Smith, il avait pris ce pseudo en hommage à son idole Howlin’ Wolf, qu’il imitait sciemment à l’antenne.
Car Robert Smith était un disc jockey américain, sans doute le plus populaire avec Alan Freed. Il a révolutionné la manière de s’adresser aux teenagers qui l’adoraient.
Personnage truculent, imaginatif et attachant, sa voix sépulcrale et son personnage nimbé de mystère, resteront à jamais ancrés dans l’histoire musicale des Etats-Unis.
Ayant l’habitude de se lancer dans de longs soliloques rythmés durant les instrumentaux qu’il diffusait, certains journalistes ont prétendu que Wolfman Jack avait posé sans le savoir, les jalons du rap.
Il a tourné dans des films, enregistré des disques et sa voix caverneuse meuble quasiment la totalité de « American Graffiti ».
Il y apparaît d’ailleurs dans son propre rôle, mangeant quantité de glaces.
Il décèdera brutalement à son domicile en 1995, après une dernière émission de radio.

Souvent imité, nul n'est parvenu à le surpasser quant à présent. :-che
Fichiers joints
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Message par Texas Rangers » 14 sept. 2017, 19:47

:-H

Quand tu t'appelles Sinatra, que tu es la fille de Frankie et que tu possèdes un joli minois, va-t-en faire carrière dans la musique !

C'est couru d'avance, les critiques fusent de partout. Et puis il y a les comparaisons. Elles ne sont pas raison certes, mais quand même, t'as intérêt à assurer.
Beaucoup de "fifilles" se sont cassé les dents.

Nancy Sinatra est, à mon sens, l'antithèse de Paris Hilton. Elle a peu fait parler d'elle, réussissant même à exister en dehors de son lourd patronyme.
L'intéressée est ainsi devenue l'égérie de toute une génération de femmes qui se veulent libérées, émancipées, refusant le statut de "pot de fleurs", à commencer par des artistes comme Debbie Harry (Blondie), Chrissie Hynde (Pretenders) ou Gwen Stefani.

Au commencement ...

Fille de Frank Sinatra et de Nancy Barbato, Nancy Sinatra débute sa carrière relativement "tard", au milieu des années 60. Elle tient des rôles secondaires dans quelques films, avant de se lancer dans la chanson grâce à un pygmalion, un auteur-compositeur-interprète de génie, Lee Hazlewood.
Dans ses interviews, Nancy qualifie ses débuts de période bubble gum. N'empêche ... :-nos

Une histoire de bottes qui a bien botté ...

Le 9 novembre 1965 vers 17 heures, New York est plongé dans le noir. En cause, une panne géante d'électricité dûe, on ne le saura que plus tard, à un défaut de surveillance. Cette soirée est d'autant plus mémorable, qu'elle n'a été ponctuée par aucune scène de panique.
Entraide, joie et patience, tels étaient les qualificatifs que l'on pouvait lire ici et là à propos de cette plongée dans le noir. La révolte, les émeutes n''ont pas lieu et même dans les rames de métro bloquées, on chante.

Quelques semaines plus tard, "These boots are made for walkin'" déboule dans les hits-parades et prend en otage tous les titres qui s'y trouvaient déjà.
Cette chanson aété écrite et composée pour lui-même par Lee Hazlewood, mais Nancy Sinatra a tant insisté, qu'il a fini par la lui céder.

D'aucuns firent le lien entre la panne d'électricité et le succès de ces bottes faites pour marcher, symbolisant la marche forcée imposée aux centaines de milliers de New Yorkais privés de transports fonctionnant à l'électricité.

Succès mondial donc pour ce titre.

Nancy Sinatra poursuit sa collaboration fructueuse avec Lee Hazlewood décidément en verve. Dans le désordre," How does that grab you, Darlin'?, "Sugar Town",
"Friday's child"
ou "Lightning's girl" la confortent dans les charts, tandis que la France l'accueille à nouveau en 1967, grâce au mémorable duo avec son père dans "Somethin' stupid" (que Sacha Distel et Johanna Shimkus reprendront sous le titre de "ces mots stupides").

La même année, elle obtiendra un autre succès mondial avec "You only live twice", au générique du James Bond "On ne vit que deux fois".

Les deux chansons précitées ne sont pas l'oeuvre de Lee Hazlewood, de même que "Things" qu'elle chante en duo avec l'un des meilleurs copains de papa Frankie, Dean Martin (créé par Bobby Darin en 1962).

Et justement, on y revient à Lee Hazlewood.

1968 verra Nancy Sinatra former un duo pérenne avec lui, à l'image de Sonny & Cher. Et les tubes pleuvront : "Jackson", "Summer wine", "Some velvet morning", en seront les principaux.

Mais, insensiblement, les modes et les goûts évoluent. Lee Hazlewood est toujours un artiste reconnu, mais le succès de Nancy Sinatra décline.
Elle aura beau rajeunir son répertoire, reprendre non sans brio des succès pop, passé son (grand !) cercle d'admirateurs, le public n'est plus au rendez-vous.
On la retrouve en 1976, plus motivée que jamais, avec un titre fleurant bon le disco, "Kinky love".
Hélas, les paroles sont jugées choquantes et la chanson est interdite d'antenne.

En 1995, sa plastique avantageuse l'incite à poser pour "PlayBoy", tandis que sort un nouvel album : "One more time". Ouais, ben y aura pas de one more time. Veulent bien se rincer l'oeil, mais pas acheter l'album en prime !

En 2003 l'horizon s'éclaircit. Quentin Tarantino s'empare de sa version de "Bang Bang" et la place en ouverture de son film "Kill Bill". Cette chanson avait été créée par Sonny Bono en 1966 pour sa compagne Cher qui en fera un succès mondial. Sheila en interprétera la version française.

Forte de ce retour en grâce, Nancy Sinatra sort un nouvel album en 2004 ... sans le concours de Lee Hazlewood. En fait, c'est la fille de Nancy qui s'occupe de tout avec la précieuse collaboration de musiciens éminents tels que Morrissey (the Smiths), Thurston Moore (Sonic Youth), Bono (U2), Teven Van Zandt, Joey Burns (Calexico), etc ...
Hollywood Walk of Fame 2 lui a offert une étoile.

Voili, voilou.

J'ai toujours aimé Nancy Sinatra. Je trouve qu'elle a beaucoup de talent et pas mal de cordes à son arc. Sa version de "light my fire" est tout simplement fabuleuse et, sur la compil' CD que j'ai, certains morceaux psyché dépassent en qualité les originaux. Mais bon, Nancy Sinatra restera à jamais la miss "These boots are made for walkin".

Le présent LP "Greatest hits" sous-titré "with a little help from her friends" est un petit bijou d'orfèvrerie qui se déguste lentement, comme une boisson fraîche. Et c'est ce que je fais actuellement. Il tourne tranquillou sur la platine. :-A
mon LP de nancy sinatra.jpg
mon LP de nancy sinatra.jpg (87.23 Kio) Vu 4163 fois
Les 11 titres : :-App
Face A :

1 - These boots are made for walkin'

2 - some velvet morning

3 - how does that grab you darlin' ? (toute ressemblance avec "These boots ..." n'est pas fortuite !)

4 - Someting Stupid

5 - friday's child (un très beau blues !!!!!)

6 - Jackson (un country & western comme je les aime !!!)


Face B :
1 - Sugar town

2 - summer wine

3 - you only live twice

4 - things

5 - lightning's girl (un petit côté psyché pas désagréable du tout !)

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