Sony CDP-101
Posté : 06 déc. 2019, 09:48
Il semble que j’avais promis, à l’issue de la réfection de mon CDP-101, d’en faire la présentation.
Or, j’en suis à mon deuxième remis en état et j’attends d’un jour à l’autre le troisième…
Il faut donc à présent que je m’exécute, tout en précisant que je suis pas le seul à posséder ce lecteur mythique sur VAH et que les commentaires et photos de leurs heureux possesseurs sont évidemment les bienvenus ! Merci à eux
Le Sony CDP-101 fut développé en même temps que le Philips CD100, par les deux Majors de l’industrie de la HiFi grand public de l’époque. En effet, c’est Philips et Sony qui sont à l’origine de la création et de la mise sur le marché du format Compact Disk, au tout début des années 1980. Ces deux appareils firent donc leur apparition sur le marché japonais d’abord (le Philips sous l’appellation …. Marantz CD63 – oui, à cette époque Marantz appartenait à Philips) dès 1982 puis sur le marché européen en mars 1983.
Pour autant, ces appareils sont totalement différents autant par leur look que par leurs fonctionnalités et leur technologie interne.
Le CDP-101, présenté ici, est un appareil au format « Midi » qui fut fort prisé dans ces années-là. Son look est donc plutôt sobre et reste encore aujourd'hui assez intemporel. Sa couleur noire le rend assez passe-partout.
Sa technologie est plus complexe que le Philips, ce qui ne sera pas nécessairement un avantage pour les amateurs d’appareils vintage que nous sommes , nous le verrons.
En effet, contrairement à son cousin Philips, le chargement du CD se fait grâce à un tiroir coulissant motorisé ; Ceci rend la manipulation du CD particulièrement aisée, il faut le reconnaître. Ensuite, ce dernier est calé, avant mise en rotation, par un palet-presseur, lui aussi motorisé, qui assure son maintien et son centrage. Ce mécanisme, appelé « chucking », assure également le verrouillage du tiroir coulissant. Enfin, le suivi de la piste du CD par le rayon laser est assuré par un mécanisme à déplacement tangentiel, au contraire du Philips qui assure un suivi radial, c'est-à-dire en arc de cercle. Si j’ajoute le moteur de rotation du CD, cela fait au total, pour le CDP-101, pas mois de quatre moteurs accompagnés de leurs pignonneries respectives et de cames pour le mécanisme de chucking, contre un seul (et pas de pignon) pour la technologie Philips.
On comprend à présent le pourquoi de la fiabilité légendaire des mécaniques Philips de l’époque, à base de CDM0 et CDM1…
Car, effectivement, c’est par cette mécanique complexe que pèche le Sony : elle est lubrifiée en usine par une graisse qui, au fil du temps, se fige et fini par ressembler à du caramel : elle colle littéralement les pignons et les cames sur leurs axes. Comme le mécanisme de suivi de piste (tracking) est piloté par un moteur asservi, l’électronique de commande (le fameux STK6922) de ce moteur chauffe et peut être détruite, son refroidissement n’étant pas assuré de façon optimale…
Côté innovation, on note également la présence d’une télécommande, de même qu’un affichage électroluminescent et non plus basé sur des afficheurs LED. Enfin, ce CDP-101 dispose d’une conversion analogique/digitale sur 16 bits au lieu de 14 pour le Philips, ce qui ne change pas grand chose au niveau du rendu sonore…
Ces innovations se paient au niveau de la complexité interne de l’appareil, de format limité comme on l’a déjà dit : une fois ouvert, les deux cartes électroniques, l’alimentation et la mécanique laser sont reliées par une multitude de nappes de câbles qui doivent impérativement être rangées dans un ordre donné sous peine de… ne plus pouvoir refermer !
C’est ce qui donne cette impression de « plats de spaghetti » à cet appareil, une fois ouvert…
Et sa compacité fait que chaque intervention est rendue complexe, comme on peut le voir ici
Sur la face avant, on peut découvrir, de gauche à droite, l’interrupteur de mise sous tension et juste dessous, le timer. Encore en dessous, une prise casque bienvenue ainsi que son réglage de volume.
On poursuit avec le tiroir, sur lequel on trouve la commande d’ouverture/fermeture.
Sur la partie droite, sous l’afficheur très lisible, on trouvera les commandes habituelles. Play, Pause, les quatre touches de recherche à deux vitesses ( << et >> d’une part et <<< et >>> d’autre part), ainsi que deux touches d’accès rapide (>>| et |<<) aux différents morceaux enregistrés, ce qu’on ne trouve pas chez Philips. On remarque également deux fonctions de répétition, totale ou entre deux bornes choisies, ainsi qu’une touche d’affichage de la durée totale ou restante.
Des commandes complètes et proches du standard actuel, contrairement au Philips de 1ère génération.
Côté audio, les caractéristiques essentielles sont reprises ci-dessous :
Frequency response: 5Hz to 20kHz
Dynamic range: 90dB
Signal to Noise Ratio: 90dB
Channel separation: 90dB
Total harmonic distortion: 0.004%
Line output: 2V
Dimensions: 335 x 105 x 325mm
Weight: 7.6kg
Côté écoute, rien que du bon mais avec un son qui me paraît « typé » des années 80, et une dynamique légèrement en retrait par rapport aux meilleures réalisations qui ont suivi ; Un son qui ressemble aux… Philips de la même époque mais fait-il s’en étonner ?
Nous avons affaire à un appareil bien construit, lourd, massif, au châssis tout métal où le plastique ne trouve pas sa place. Sa complexité interne fait que la maintenance est assez difficile à réaliser et rebute sans doute certains de s’y aventurer. Quoi qu’il en soit, je pense qu’une fois restauré, il fera encore la joie de nombreux amateurs pendant de longues années.
Je rappelle encore une fois l’excellent site Vintage Audio Laser où l’on peut trouver une documentation abondante sur la technologie des CD, la présentation technique détaillée de cet appareil ainsi que de nombreux compte-rendu d’interventions.
Merci pour votre attention, place à présent aux photos qui illustrent mes propos.