Aujourd'hui je vous présente une platine qui m'a bien fait rêver quand j'étais plus jeune, à savoir la Teac VRDS 20. Elle date de 1993 et chapeautait la gamme qui comportait également la VRDS 10 SE et la VRDS 7.
Elle se distingue par ses gros pieds ajustables jetés aux 4 coins du châssis:
Voici ses principales caractéristiques:
Les points d'intérêt de cette platine sont:
- Mécanique VRDS : Evidemment, la fameuse ”Vibration-free Rigid Disc-clamping System” en version VRDS CMK-3.2 avec une Sony KSS-151A. Ce system se voulait d'offrir une meilleure tenue mécanique du disque et donc de minimiser les erreurs de lecture. Cette version utilise un moule en résine compacte pour le support du palet-presseur en aluminium qui se plaque contre le disque. C’est une mécanique complexe. On verra ce que ça donne aux mesures.
- Double conversion stéréo 1bit Philips TDA1547 : Ca faisait un moment que je voulais essayer cette puce de conversion, la première 1bit de Philips. Dans la VRDS 20, il y en a deux stéréo qui fonctionnent en différentiel pour améliorer le rapport signal sur bruit.
- Filtrage Oversampling NPC SM5840 : C'est une puce qui permet le filtrage à 4 ou 8 fois la fréquence de base 44.1kHz pour rejeter loin en fréquence les artefacts de conversion.
- System Noise-Shaping Philips SAA7350 : C'est une puce 20bits qui contient aussi un DAC 1bit, mais elle est ici utilisée uniquement pour sa fonction de Noise Shaping dont le rôle est d'améliorer la précision de la conversion et de rejeter plus loin de fréquence les erreurs de calculs qui génèrent du bruit. Ces erreurs proviennent de la décimation du signal sur un seul bit dans le convertisseur, et elles s'accumuleraient dans la bande audio s'il n'y avait pas le système de Noise Shaping.
- Mini Esoteric : Avant que Teac n’en fasse une marque à part entière, Esoteric était le label ultra haut de gamme de Teac. Et on le verra, une grande attention a été portée à la fabrication de cette VRDS 20 en “mode Esoteric”. Par exemple le blindage cuivre va du châssis jusqu’aux principaux composants électroniques.
Sur le dessus, une petite fenêtre plexiglass permet d'avoir une vue plongeante sur la mécanique VRDS, il fallait bien que ça se voit (j'y reviendrai):
Bien des années plus tard, je suis vraiment content de finalement rencontrer et profiter de cette platine au look particulier et aux boutons que j'adore:
Ecoutes
J'ai pris et je prends beaucoup de plaisir à l'écouter. Entendre le mécanisme VRDS se positionner avec un petit bruit clair, ça fait déjà plaisir avant d'appuyer sur le bouton play
La sonorité est excellente, loin de ce que j'ai pu lire sur le soi-disant défaut des premières puces 1bit qui seraient agressives. Du tout, du tout, ça se passe très bien, il n'y a rien à dire, c'est une vraie platine haut de gamme, avec un son sans reproche. Sachant que la technique de conversion est complètement différente, c'est intéressant. Mais il faut dire que là, on a à faire à une platine "over-engineered". L'utilisation de deux puces de conversion était-elle vraiment nécessaire? Je ne pense pas, mais ça va garantir des mesures encore meilleures, en théorie de quoi écraser les puces R2R qui foisonnaient encore à l'époque. Comptez sur moi pour aller vérifier ça!
En attendant, place à la musique avec la belle!