Il s’agit d’une Aiwa AD-3800, modèle rare et de grand intérêt.
- La platine enfin opérationnelle
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Pour beaucoup, Aiwa n’évoque pas grand-chose en dehors des walkmans. Il s’agit quand même de l’un des tout meilleurs fabricants de platines cassettes, aux côtés de Teac, Sony, Akai, Alpine/Alpage et Nakamichi.
Aiwa a donc produit de nombreux modèles de tout premier plan, dont voici les principaux, par ordre chronologique :
- AD-6900 (1979): 3 têtes, simple cabestan, calibration manuelle assistée, Dolby B
- AD-M800 (1980): 3 têtes, simple cabestan calibration automatique, Dolby B
- AD-3800 (1980): 3 têtes, double cabestan, calibration automatique, Dolby B et C
- AD-F770/F990 (1983): 3 têtes, double cabestan, calibration automatique, Dolby B et C
- XK-007/009 (1989) : 3 têtes, double cabestan, calibration manuelle assistée, Dolby B et C, DBX
- XK-S7000/S9000 (1991) : 3 têtes, double cabestan, calibration manuelle assistée, Dolby S
L’AD-3800 est donc résolument haut de gamme, notamment pour l’époque, avec une des premières calibrations automatiques, agissant qui plus est sur 3 paramètres : la pré-magnétisation (bias), la sensibilité d’enregistrement (rec level) et l’égalisation (eq).
Elle intègre également un dispositif de démagnétisation des têtes, actionné à la mise sous tension ou manuellement.
Finalement très proche de l’AD-F770 en termes de fonctionnalité, elle inaugure également un nouveau type de mécanique où la rotation du cabestan principal participe à certaines actions comme la montée des têtes.
Généralement cette fonction est confiée à des électro-aimants (machines plutôt anciennes) ou à un moteur spécifique (machines plus récentes). Il a donc 2 écoles : celles qui schlonquent bruyamment (bruit des électro-aimants) et celles qui bzzziii discrètement (bruit du moteur d’assistance).
Je ne suis pas trop fana de cet « entre-deux », où de petits électro-aimants actionnent des roues dentées qui viennent se coller au cabestan pour actionner les têtes, car cela « fatigue » le moteur principal sur lequel repose la stabilité de lecture (pleurage).
Mais force est de reconnaitre que cette mécanique Aiwa est particulièrement performante, et ses déclinaisons équiperont toutes les Aiwa suivantes jusqu’à la XK-S9000.
Revenons donc à cette AD-3800, donnée par Claude05 que je remercie encore.
Inutile de vous dire que la platine était hors de service, sinon quel intérêt ?
Diagnostic :
- Le câble secteur est coupé.
- La courroie principale s’est transformée en pâte visqueuse et extrêmement salissante.
La remise en état n’a donc pas posé de difficultés particulières même si l’idler (le galet caoutchouc qui entraine les bobines) est un peu particulier, avec son profil en forme de T (comme sur certaines Technics RS-M).
Ne pouvant en trouver de taille identique, je me suis résolu à mettre un idler classique, quitte à perdre un peu d’adhérence du fait de la largeur plus faible. Toutefois le couple d’entrainement reste largement assez élevé.
A noter également que l’accessibilité n’est pas idéale : il faut retirer la façade pour extraire la mécanique, et les ajustements des différents éléments (façade, coffret, mécanique) sont un peu délicats au remontage.
On retrouve d’ailleurs le seul reproche que je ferais à Aiwa : la qualité de construction laisse un peu à désirer par rapport à la concurrence. C’est très plastique et ça fait un peu « cheap ».
Intéressons-nous maintenant aux performances.
Et là c’est du tout bon : que ce soit en lecture ou en enregistrement lecture, c’est musical, c’est dynamique et on peut pousser les niveaux !
A noter que la calibration automatique fonctionne plutôt bien et on prend plaisir à suivre l’avancée des réglages : tout d’abord le voyant du « bias » clignote, puis reste allumé une fois la bonne valeur trouvée, puis c’est au tour du « rec level » et enfin du « eq ».
La platine rembobine alors la bande au début de la portion utilisée pour la calibration, laisse un petit suspens.... et le voyant « ready » vient confirmer le bon déroulement.
Le tout prend de l’ordre de 10 secondes.
- Le câble secteur coupé presque à ras
- Une platine bien remplie avec des câbles dans tous les sens. Les 2 cartes verticales en bas à droite sont les carte Dolby (une par canal)
- L'idler avec sa section bien particulière en "T"
- Début du démontage du bloc mécanique. Le bras sur le support du moteur des cabestans sert à vérifier que les têtes sont bien descendues avant de lancer la démagnétisation.
- Détail des engrenages et leviers permettant la montée des têtes à partir de la rotation du cabestan principal
